A l’initiative du parti Les Démocrates de l’ancien président Thomas Boni Yayi, plusieurs formations de l’opposition béninoise ont créé un cadre de concertation, ce dimanche 10 novembre, à Cotonou. Objectif : réparer une « démocratie abîmée » et s’assurer que les élections générales de 2026 seront libres et transparentes.
Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan
Même s’ils l’ont baptisé « cadre de concertation », la coalition qui rassemble Les Démocrates, le Mouvement pour la libération (MPL), la Grande solidarité républicaine (GSR), la Nouvelle force nationale (NFN) et le mouvement Nous le ferons ressemble bel et bien à un front de l’opposition dirigé contre le président du Bénin, Patrice Talon.
Alors que dans les discours, l’expression « union sacrée » a notamment été utilisée, un délégué a quant à lui déclaré que « lorsqu’une génération est menacée, le combat individuel ne suffit plus ». Avec en ligne de mire les élections générales de 2026, les orateurs ont dénoncé à la tribune la gouvernance du chef de l’Etat et estimé qu’il était désormais temps de remettre le pays dans le droit chemin.
Tenir jusqu’aux élections de 2026
A cette fin, le cadre de concertation de l’opposition s’est déjà doté d’une feuille de route. « Il y aura, à l’adresse du président de la République, la proposition de réaliser un audit du fichier électoral afin d’avoir des élections apaisées. Puis, notre second combat sera celui du chantier électoral qui divise le pays. Il faudrait qu’une rencontre soit organisée pour essayer de sortir de toutes les questions qui fâchent », énumère le député Joël Godonou. Le dirigeant de ce nouveau front de l’opposition, Eugène Azatassou, y ajoute lui deux autres exigences : « la libération des détenus politiques d’une part, le retour des exilés de l’autre ».
Si la coalition ne comprend à ce stade que cinq formations, Eric Houndété, le vice-président des Démocrates, espère que la famille s’agrandira prochainement. Quant à sa durée de vie, « contrairement à tout ce qui a été fait par le passé, ce cadre de concertation est né pour tenir jusqu’aux élections de 2026 », affirme Daniel Edah, le président du mouvement Nous le ferons. La nouvelle coalition est dirigée par un bureau composé de six membres dont Les Démocrates occupent la présidence et le secrétariat exécutif.
Afrika Stratégies France avec RFI