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COVID-19 : Etat des lieux des frontières ouest-africaines

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Certains pays comme la Côte d‘Ivoire et le Bénin n’ont jamais fermé réellement leurs frontières. Les anglophones (Ghana, Nigeria, Liberia…) ont été prompts à boucler les leurs alors que d’autres comme le Togo et le Niger ont rejoint la cadence sur le tas. Si la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a proposé une ouverture des frontières internes pour fin juillet, la forte progression de la pandémie ces dernières semaines et frilosité des pays vont ralentir le processus.

Depuis ce samedi 1er août, l’ouverture du trafic aérien s’accélère sur le continent notamment en Afrique de l’Ouest avec une reprise des vols commerciaux. D’après les informations fournies par plusieurs autorités nationales, presque tous les pays de la Communauté économique ouest-africaine (Cedeao) doivent rouvrir leurs frontières aériennes et parfois terrestres à l’exception du Nigeria. Fin juin, l’institution avait recommandé une « ouverture coordonnée et progressive des frontières » afin « de relancer les économies des pays membres de la Cedeao ». Un peu en retard sur son calendrier initial, la Cedeao promet une évaluation période de la situation sanitaire au sein des pays membres et des autres. Dans tous les cas pour connaître les recommandations du pays dans lequel vous souhaitez vous rendre en Afrique vous pouvez consulter les informations actualisées du ministère français des Affaires étrangères.

Le ciel d’Afrique de l’Ouest s’éclaircit

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Poids lourd économique de l’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire a été l’un des premiers pays africains à annoncer la reprise de ses vols internationaux après plus de trois mois de suspension. Un « formulaire de déclaration de santé » dûment rempli doit être soumis avant le départ. Au Sénégal voisin, la situation s’est peu à peu éclaircie. Alors que le président Macky Sall avait annoncé le 29 juin la réouverture des frontières aériennes du Sénégal « à partir du 15 juillet », le ministère du Tourisme et du Transport aérien a rétropédalé deux jours plus tard, déclarant que le pays allait « appliquer le principe de réciprocité à tous les États ayant pris des mesures à son encontre ». Un revirement dû à « la décision de l’UE de bannir le Sénégal de la liste des pays autorisés à voyager dans son espace ». Si les vols ont bel et bien repris, certains ressortissants ne sont pas autorisés à entrer dans le pays. Une bonne vue d’ensemble des perspectives de déplacements aériens en Afrique est donnée par la carte interactive gratuite de l’IATA. L’Association internationale du transport aérien actualise plusieurs fois par jour les restrictions de voyage dues à la pandémie de coronavirus.

Même situation au Mali ouvert depuis le 25 juillet et dans les autres pays du Sahel comme le Niger, le Tchad ou encore le Burkina Faso où les autorités locales ont annoncé la réouverture des frontières aériennes, terrestres et ferroviaires à compter du 1er août.

C’est officiel également du côté du Togo qui a rouvert ce samedi 1er août ses frontières aériennes, fermées depuis mars pour freiner la propagation du nouveau coronavirus, a annoncé le gouvernement dans un communiqué confirmant la reprise des vols domestiques et internationaux. À savoir, tous les passagers à destination du Togo, seront « soumis au test PCR Covid-19 (un test unique à l’arrivée et un autre au départ), à l’exception des passagers en transit », selon les termes du communiqué. À cet effet, une plateforme a été mise en place pour permettre aux voyageurs d’effectuer en ligne toutes les formalités.

Pour le moment, des liaisons sont prévues vers plusieurs capitales africaines, dont Abidjan. Il ne devrait pas y avoir plus de 3 à 4 vols par jour dans un premier temps, essentiellement assurés par Asky, la compagnie basée au Togo. Pas question pour le moment d’accueillir les transporteurs internationaux comme Air France, Brussels Airlines ou la RAM. Les autorités aéroportuaires et sanitaires privilégient la prudence. Elles veulent d’abord voir comment fonctionne le dispositif qui sera mis en place à l’arrivée et au départ.

Si les conditions sont satisfaisantes et qu’il n’y a pas d’importation de Covid-19, davantage de vols seront programmés au fur et à mesure dans le courant du mois d’août. Le Togo, qui a enregistré son premier cas au nouveau coronavirus le 6 mars, comptait 927 cas d’infection et 18 décès, selon les chiffres officiels publiés jeudi soir. 634 patients sont guéris et 275 autres sont sous traitement. Les autorités togolaises ont prolongé début juillet pour trois mois, l’état d’urgence sanitaire décrété déjà en avril.

En revanche, il ne sera toujours pas possible pour les Togolais de franchir les frontières terrestres pour se rendre au Bénin, tout proche. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, des vols – bien que limités – sont disponibles à destination et en provenance, mais les passagers devront être testés à leur arrivée à leurs propres frais et se mettre en quarantaine en attendant leurs résultats…

Quid du Ghana et du Nigeria ? Toutes les frontières de l’ex-gold coast sont fermées jusqu’au 13 août, date de réouverture des vols internationaux. Seuls, les citoyens sont autorisés à rentrer dans le pays mais devront être mis en quarantaine pendant 14 jours à leur arrivée. Après des mois de fermeture, le Nigeria a rouvert ses aéroports d’Abuja, Lagos, Kano, Port Harcourt, Owerri et Maiduguri le 11 juillet. En revanche, les voyages internationaux n’ont pas de date de reprise.

Le tourisme à la peine en Afrique de l’Est

Ailleurs en Afrique, les informations sont souvent dispersées et difficilement vérifiables. À l’est du continent, le Rwanda mis à part, une véritable guerre des nerfs se joue alors que le tourisme s’effondre pour les deux phares de la zone que sont le Kenya et la Tanzanie. En principe, Nairobi a annoncé une première phase de réouverture le 7 juillet. Mais dans les faits, c’est ce 1er août que les vols internes et internationaux ont été autorisés. « Au cours des 21 prochains jours, nous étudierons les schémas d’interactions et la propagation de la maladie. Si nous observons une aggravation de la pandémie, nous n’aurons d’autre choix que de revenir au verrouillage », a déclaré le président Uhuru Kenyatta. Avant même l’apparition officielle du virus au Kenya mi-mars, le tourisme, un des piliers de l’économie kényane, a été touché de plein fouet par des annulations en janvier et février, notamment venues de marchés cruciaux comme la Chine, l’Europe et les États-Unis. Le secteur accuse déjà un manque à gagner de 750 millions de dollars (664 millions d’euros) pour cette année, soit la moitié des revenus pour l’ensemble de 2019, selon le ministère du Tourisme.

Et la guerre avec le voisin tanzanien ne va pas arranger la situation. En effet, la Tanzanie a interdit samedi les vols de la Kenya Airways, après avoir été exclue elle-même des pays autorisés à voler au Kenya. Les vols de la Kenya Airways sont interdits sur « une base de réciprocité », selon les autorités tanzaniennes. « Le gouvernement tanzanien a décidé d’annuler l’agrément accordé à Kenya Airways pour effectuer des vols entre Nairobi et Dar es Salaam, Kilimandjaro et Zanzibar à compter du 1er août 2020 et jusqu’à nouvel ordre », affirme le courrier de l’aviation civile tanzanienne. « Ce courrier abroge également tous les arrangements antérieurs qui permettaient à Kenya Airways d’opérer des vols vers la République unie de Tanzanie », ajoute la lettre. Le directeur exécutif de Kenya Airways Allan Kilavuka s’est affirmé « attristé » de cette mesure et a espéré une évolution rapide de la situation. Le refus du président tanzanien John Magufuli d’imposer un confinement dans son pays et sa décision de stopper à la fin avril la publication des chiffres concernant la pandémie de coronavirus ont créé une inquiétude certaine chez les voisins de la Tanzanie et au sein de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le président Magufuli a déclaré en juin la Tanzanie libérée de toute présence du virus et en a remercié Dieu et les prières des Tanzaniens. Et les voyageurs internationaux n’ont pas besoin d’apporter un test Covid-19 négatif pour entrer dans le pays. Rien de tout cela au Rwanda, voisin. Toute personne souhaitant visiter le pays devra produire un test RT-PCR négatif qui a été effectué 72 heures avant l’arrivée. Une fois que vous avez atterri, vous devrez rester en quarantaine dans votre hôtel jusqu’à ce qu’un deuxième test PCR effectué au Rwanda vous soit rendu 24 heures après votre arrivée. Le Rwanda offre également des visas à l’arrivée pour les citoyens de tous les pays. Tous les parcs nationaux du pays sont ouverts, mais les visiteurs devront être testés négatifs pour le coronavirus 19 à 48 heures avant de s’y rendre.

Maurice et Seychelles, redécoller mais comment ?

Alors que Maurice, destination prisée des touristes étrangers, garde ses frontières fermées, les Seychelles optent pour une stratégie différente. Depuis le mois de juin, les étrangers sont à nouveau autorisés à y passer leurs vacances mais le ministère du Tourisme ne recherche pour le moment que des visiteurs « haut de gamme », selon le journal Seychelles Nation. Explication : « Seuls les visiteurs voyageant sur des jets privés et des vols affrétés, et qui se dirigeront directement vers des complexes insulaires éloignés, seront autorisés à entrer. » Les visiteurs ne seront pas autorisés à quitter leurs complexes insulaires pendant leur séjour. Les vols commerciaux ont aussi repris mais à un rythme très lent…

Plus au sud du continent, les situations sont très diverses. Du Botswana à la Zambie, tout est fait pour sauver la saison touristique mais chacun de ces pays se prépare au pire. Surtout l’Afrique du Sud où des discussions pour rouvrir le pays à certains touristes étrangers sont en cours. L’industrie du tourisme fait pression pour rouvrir le pays d’ici septembre, mais ce calendrier semble difficile à tenir étant donné que l’Afrique du Sud reste l’épicentre de la pandémie en Afrique avec plus de 500 000 cas de Covid-19. Le pic de l’épidémie est attendu en août selon les autorités. Selon certaines informations, la plupart des vols internationaux ne reprendront pas avant 2021, mais ce calendrier pourrait être mis à jour.

La situation du Maghreb destination très prisée l’été reste tout aussi flou. À ce jour, seule la Tunisie a levé toutes les restrictions à l’accueil des voyageurs européens, français notamment. Ils peuvent y circuler librement depuis le 27 juin. Au Maroc, aucune date n’est avancée pour la reprise du tourisme. Seuls les Marocains et les étrangers résidant dans le pays sont autorisés à y revenir depuis le 14 juillet. L’Algérie a de son côté, annoncé la fermeture de ses frontières jusqu’à la fin de la pandémie.

Le flou persiste pour l’Europe

Et pour les Africains qui cherchent à se rendre en Europe – le flou persiste. Il est en effet possible depuis le 1er juillet de se rendre sur le Vieux Continent, mais précisons que seuls les voyageurs de trois pays sur les 54 que compte le continent africain, à savoir le Maroc, la Tunisie et le Rwanda sont autorisés à y voyager. L’Algérie a été retirée de cette liste jeudi alors que le pays y figurait il y a tout juste un mois. « L’élément déterminant pour décider si la restriction temporaire des déplacements non essentiels vers l’UE s’applique à un ressortissant d’un pays tiers devrait être la résidence dans un pays tiers pour lequel les restrictions des déplacements non essentiels ont été levées (et non la nationalité) », prévient le Conseil des 27. Ce vote porte sur une recommandation qui n’est pas contraignante juridiquement, les pays de l’UE étant souverains sur le contrôle de leurs frontières.

Afrika Stratégies France avec Le Point

 

 

 

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