Le président de la Commission Justice, paix et sécurité de l’Union Africaine, le Nigérian Bankole Adeoye, est attendu ce mercredi 7 juillet à N’Djamena pour tenter de mettre fin à la crise née de la décision du gouvernement de transition du Tchad, de rejeter la nomination du Haut représentant de l’UA au Tchad, Ibrahima Fall. En jeu, le maintien ou non à son poste de Ibrahima Fall, nommé après la décision de l’UA de ne pas sanctionner, conformément à ses principes, la junte militaire qui a pris au pouvoir au Tchad, après le décès d’Idriss Deby Itno.
La mission du Nigérian Bankole Adeoye est des plus délicates. Il doit tenter pendant son court séjour de déminer le terrain après le coup de gueule du gouvernement tchadien qui a refusé d’accueillir le Haut représentant de l’Union africaine, chargé de superviser la transition dans ce pays.
« Le Tchad prend un énorme risque… »
Nommé il y a peu à ce poste, le Sénégalais Ibrahima Fall avait programmé une visite de prise de contact le 25 juin dernier à N’Djamena, mais le gouvernement tchadien qui conteste les conditions de sa nomination lui a finalement opposé « un non ferme et définitif » quelques jours avant son arrivée.
Officiellement, son choix est une « prérogative » du président de la Commission de l’Union africaine, mais le gouvernement tchadien ne veut pas en entendre parler. Il dénonce le fait de ne pas avoir été « ni consulté ni officiellement notifié de sa nomination ». Plusieurs de ses ministres ont pointé ce qu’ils qualifient de « violation des usages diplomatiques » et de « tentative d’humiliation », malgré les dénégations de l’organisation africaine.
Afrika Stratégies France avec RFI Afrique