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Guinée : une charte mais toujours pas de date pour la fin de la transition

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Contrairement aux autres pays qui ont connu des coups d’états militaires, en Guinée, la Charte publiée lundi (27.09.2021), par les militaires, ne fixe aucune durée pour la transition. Selon la charte, cette durée devrait être fixée d’un « commun accord entre les forces vives de la nation » et le CNRD.

Le politologue Ramadan Diallo comprend toutefois cette démarche.

« Pour d’aucuns, cette transition doit être une simple transition de six mois, tout au plus un an. C’est un peu l’avis par exemple de la Cédéao et de l’Union africaine qui ont demandé à la Guinée de boucler la transition en six mois. Ces acteurs politiques veulent que la transition soit courte et que des élections soient rapidement organisées. Certains veulent plutôt d’une transition profonde, donc qui va traiter plusieurs questions et qui pourrait prendre deux ans, trois ans, voire plus. Donc je pense que c’est par souci de prudence surtout que la junte n’a pas voulu trancher la question et pour éviter en fait qu’il y ait dès le départ des contradictions », estime le politologue.

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Le président déchu Alpha Condé
Le président déchu Alpha Condé

« Le peuple ne va pas se laisser faire »

Répondant à ceux qui craignent qu’à travers ce flou, les militaires ne cherchent à conserver le pouvoir, l’analyste politique Kankou Fofana estime que plusieurs facteurs pourraient s’opposer à cette tentative.

« Avec cette situation politique, le peuple de Guinée est un peu plus conscient et prêt à se battre pour son avenir. Et je pense que s’il y a une tentative de vouloir se remettre dans la même lignée que les autres régimes militaires qui sont passés, le peuple ne va pas se laisser faire. Et la communauté internationale aussi ne va pas manquer de réagir« , dit Kankou Fofana.

Selon la Charte, aucun membre des organes de la transition ne pourra être candidat aux prochaines élections.

Délégation de la Cédéao à Conakry le 10 septembre 2021Délégation de la Cédéao à Conakry le 10 septembre 2021

Une transition de laquelle sont exclus les anciens ministres du président Alpha Condé, accusé d’avoir orchestré, en mars 2020, un coup d’Etat constitutionnel. Pour le chercheur Ramadan Diallo, « Le fait de les exclure serait une façon de rendre justice entre guillemets. Puisque ce sont eux qui sont considérés comme les premiers responsables de cette situation. En revanche, à ces scrutins qui vont être organisés, les anciens dignitaires peuvent, pourquoi pas, prendre part, s’ils ne sont pas éventuellement condamnés ou arrêtés. »

Les tractations sont en cours pour la nomination d’un Premier ministre civil et la mise en place du Conseil national de transition (CNT). A charge pour cet organe de procéder à la révision des listes électorales et à l’élaboration d’une nouvelle Constitution avant la tenue des élections.

Afrika Stratégies France avec Deutsche Welle Afrique

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