Afrika Strategies
Revue d'intelligence et d'Analyse

L’armée du Nigeria annonce la mort du chef du groupe jihadiste Iswap

3 260

Le chef du groupe jihadiste nigérian Iswap (État islamique en Afrique de l’Ouest), Abou Musab al-Barnawi, est mort, selon l’armée nigériane. L’Iswap, né d’une scission avec Boko Haram, n’a pas confirmé son décès.

Un haut responsable de l’armée nigériane a annoncé, jeudi 14 octobre, la mort du chef du groupe jihadiste nigérian Iswap, affilié au groupe État islamique (EI), Abou Musab al-Barnawi. « Je peux affirmer avec certitude qu’al-Barnawi est mort », a déclaré devant des journalistes le chef d’état-major, le général Lucky Irabor. Il n’a pas précisé les circonstances du décès du leader jihadiste, déjà donné pour mort par les autorités nigérianes par le passé.

L’Iswap en question

L’Iswap (État islamique en Afrique de l’Ouest) n’a pas confirmé la mort d’Al-Barnawi. Reconnu par l’État islamique, ce groupe est né en 2016 d’une scission avec l’autre groupe jihadiste nigérian Boko Haram, auquel il reproche notamment des meurtres de civils musulmans.

Après être monté en puissance, l’Iswap est devenu le groupe jihadiste dominant dans le nord-est du Nigeria, multipliant les attaques d’ampleur contre l’armée nigériane.

Il a consolidé son contrôle dans cette région depuis la mort, en mai, du chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, dans des affrontements entre les deux groupes rivaux.

Depuis la mort de ce dernier, selon des sources sécuritaires, Abou Musab al-Barnawi a également renforcé le contrôle de l’Iswap dans la région du lac Tchad, où des fidèles de Boko Haram le combattent toujours.

« Si Al-Barnawi est mort, sa mort n’aura peut-être pas trop d’impact sur l’Iswap en raison de la structure du groupe », a déclaré Malik Samuel, chercheur à l’Institute for Security Studies.

Depuis la scission avec Boko Haram, l’Iswap a connu environ cinq changements de direction, mais il a poursuivi ses attaques meurtrières contre les forces de sécurité.

Abou Musab al-Barnawi est le fils du fondateur du groupe Boko Haram, Mohammed Yusuf, tué en garde à vue en 2009 à Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria.

Insurrection islamiste

En septembre dernier, des combattants de l’Iswap ont tué 16 soldats dans une embuscade dans l’État de Borno (nord-est), une des attaques les plus meurtrières cette année contre les forces armées nigérianes, qui peinent à vaincre une insurrection islamiste ayant fait plus de 40 000 morts en 12 ans.

Les jihadistes ont fait exploser des bombes au bord d’une route avant d’ouvrir le feu au moyen de lance-roquettes sur le convoi militaire qui circulait entre la capitale de l’État du Borno et la ville-garnison de Monguno, ont précisé les sources

Une semaine plus tard, huit soldats ont été tués par des membres de l’Iswap qui ont ouvert le feu avec des roquettes sur un autre convoi également dans l’État de Borno.

Mais les jihadistes de Boko Haram ont également lancé une attaque en septembre dernier contre des combattants de l’Iswap dans leur bastion, sur la rive nigériane du Lac Tchad, s’emparant d’une île stratégique, selon une source sécuritaire et des pêcheurs.

Depuis la mort d’Abubakar Shekau dans la forêt de Sambisa, l’Iswap combat les membres de Boko Haram qui ont refusé de lui prêter allégeance.

Plusieurs centaines de membres de Boko Haram se sont rendus à l’armée nigériane, avec leurs familles, y compris leurs enfants.

Depuis le début de la rébellion islamiste radicale de Boko Haram en 2009 dans le nord-est du Nigeria, le conflit a contraint près de deux millions de personnes à quitter leur lieu d’habitation.

Afrika Stratégies France avec France  24 Afrique

LogoFin

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désabonner si vous le souhaitez. Accepter Lire plus