Face aux bouleversements provoqués par l’élévation du niveau de la mer, Maurice s’est lancé dans de grands travaux d’ingénierie. Des murs sont érigés le long des côtes dans certains endroits. Il faut protéger les routes côtières détériorées par endroit. Ailleurs, la mer grignote de plus en plus en plages.
C’est une érosion massive, en cours depuis des décennies. Deux des plus grandes plages de Maurice, bien connues des locaux et des touristes, Mont Choisy au Nord et Flic-en-Flac à l’ouest témoignent de cette dégradation. À Flic-en-Flac, les récifs coralliens qui freinent l’érosion des vagues sont dans leur grande majorité malades. Les arbres emblématiques des zones côtières, que l’on appelle sur place les « filaos », présents depuis notre enfance, ont désormais les racines côté mer dénudées. Elles sont à l’air libre sur environ 30 centimètres, c’est dire l’état de détérioration de certaines plages mauriciennes.
Selon les données obtenues du ministère de l’Environnement, l’érosion provoquée par la montée des eaux a réduit la largeur de certaines plages de 20 mètres. Treize kilomètres du littoral de l’île sont dégradés, c’est tout de même 17% des côtes.
Autre élément qui témoigne de l’élévation du niveau de la mer : les données du marégraphe installé à Port-Louis. Elles indiquent que, durant les trois dernières décennies, le niveau de l’eau a augmenté de quinze centimètres.
Les autorités s’inquiètent du risque que, dans 50 ans, les plages mauriciennes soient englouties par la mer. Prise de court, Maurice a donc choisi la solution de l’urgence. Depuis trois ans, elle érige des murs, à l’aide de blocs de pierres et de béton sur le littoral. Vingt et un sites ont été identifiés pour ces impressionnants travaux.
Un phénomène qui met en péril le tourisme, l’une des principales ressources de l’île.