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Crise des déchets en Tunisie : un manifestant meurt après des tirs de gaz lacrymogène

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Un manifestant est mort asphyxié par les gaz lacrymogènes tirés par la police lundi pour mettre fin à une manifestation contre la gestion défaillante des déchets à Aguereb, dans la région de Sfax. Le ministère de l’Intérieur a affirmé que le manifestant avait été hospitalisé pour un problème de santé sans rapport avec les incidents.

Un Tunisien est décédé après avoir inhalé des gaz lacrymogènes tirés par la police pour disperser une manifestation contre la réouverture d’une décharge dans le centre-est du pays, a-t-on appris mardi 9 novembre de source hospitalière et auprès de sa famille.

L’homme, âgé de 35 ans, est décédé dans la nuit de lundi à mardi à Aguereb, une ville de la région de Sfax qui connaît ces dernières semaines des mouvements de protestations. À l’origine de ce mécontentement croissant : un problème de déchets envahissant les rues et les trottoirs depuis plus de 40 jours et menaçant la santé des habitants.

« Abderrazek Lacheheb a été transféré à l’hôpital d’Aguereb pour asphyxie », a affirmé à l’AFP un responsable de l’établissement. « Il est arrivé vivant, mais après des tirs massifs du lacrymogène devant l’hôpital [pour disperser un groupe de manifestants], il est mort (…). C’est la police qui l’a tué », a pour sa part déclaré son cousin Houcine Lacheheb.

Une enquête ouverte par le parquet

Selon un correspondant de l’AFP sur place, les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui lançaient des pierres en leur direction.

Le parquet a ouvert une enquête judiciaire pour déterminer les raisons de ce décès.

Les protestations ont repris mardi et des manifestants ont incendié un poste de la garde nationale (gendarmerie), a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Yasser Mesbah.

Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) pour sa part indiqué dans un communiqué que la ville d’Aguereb « a connu une violente intervention sécuritaire lundi soir pour forcer la réouverture de la décharge de Qena ». « L’usage massif du gaz lacrymogène a causé la mort d’Abderrazek Lacheheb », a souligné cette ONG qui suit de près les mouvements sociaux en Tunisie.

L’urgence du problème des déchets à Sfax

Le ministère de l’Intérieur a démenti que l’homme ait été blessé par des tirs de lacrymogène, affirmant qu’il avait été hospitalisé pour un problème de santé sans rapport avec les incidents. Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des habitants fuyant des tirs de lacrymogène devant l’hôpital d’Aguereb alors que des proches d’Abderrazek Lacheheb manifestent leur colère, après sa mort.

Au lendemain de cet incident, le puissant syndicat tunisien l’UGTT a appelé à une grève générale dans les secteurs public et privé en Tunisie.

Sous la pression de la population, la principale décharge de la région de Sfax, située à Aguereb, a été fermée fin septembre. Les municipalités de la région ont refusé par la suite de collecter les déchets, estimant que l’État n’a pas trouvé des solutions concrètes au problème posé par la gestion des ordures.

Lors d’une réunion lundi du président Kaïs Saïed avec la Première ministre, Najla Bouden, et le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, il a souligné l’urgence de résoudre le problème des déchets à Sfax.

Afrika Stratégies France avec France 24

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