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CÔTE D’IVOIRE : A près de 29 milliards, le budget du ministère de la Communication dope une vision institutionnelle

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Mi-novembre et comme à l’accoutumée, les membres du gouvernement ivoirien ont défilé, à tour de rôle, au parlement pour décrocher l’approbation de leur budget par la commission compétente de la représentation nationale. En se soumettant à l’exercice le 18 novembre dernier, Amadou Coulibaly opte pour un budget rongé par la crise sanitaire mais qui prend pieds pour une vision institutionnelle de son ministère. Une course contre la montre face au retard accusé sur cet aspect.

La dernière session parlementaire de l’année, qui va jusqu’à fin décembre pour adopter le budget national exercice 2022 de l’Etat ivoirien voit aussi défiler des membres du gouvernement. Objectif, débattre de leur budget, celui de chaque ministère, en évaluer les priorités et particularités et passer au vote. Au tour d’Amadou Coulibaly ce 18 novembre, les députés sont presqu’au grand complet et comme le veut la tradition, la séance est animée le président des affaires économiques et financières du parlement. Pour l’occasion, d’autres membres du gouvernement sont présents, pour soutenir le ministre de la Communication, des médias et de la francophonie. Une séance à laquelle l’ancien député de Korhogo-Préfecture, au gouvernement depuis avril dernier, chargé de défendre les grandes lignes de son budget, un exercice auquel il se livre pour la première fois. 

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Un budget légèrement rongé

Face à lui, naturellement son collège du Budget et du porte de feuille de l’Etat qui doit passer, en cette période de fin d’année, plus de temps au parlement qu’à son cabinet. Moussa Sanogo n’était pas seul. Le ministre de la Jeunesse et de l’insertion professionnelle et du service civique était aussi de la partie. Mamadou Touré est un proche ami de celui qui tient le lutrin aujourd’hui. Après avoir accédé au pupitre, Amadou Coulibaly revient sur ses grands défis, les justifie en lien avec les enjeux de l’heure et l’actualité mais aussi les priorités du ministère qu’il occupe depuis un peu moins de dix mois. A l’issu de l’exposé du ministre, le budget du ministère de la Communication, des médias et de la francophonie a été adopté à la majorité par les membres de la Commission des affaires économiques et financières du parlement et s’élève à 28 879 756 047 F CFA. Le budget du ministère de la communication et des médias en 2021 s’élevait à 32 786 000 000 F CFA. On peut donc noter une baisse de 3 906 243 953 F CFA soit une réduction sensible de 12%. La crise du covid-19 est passée par là et impose des concessions de certains ministères afin de doper les ambitions ailleurs notamment sur la relance économique et le renforcement des volets sociaux éprouvés par la pandémie.

L’institutionnalisation en ligne de mire

« Le budget du ministère de la communication adopté servira à l’élaboration d’au moins sept textes majeurs devant permettre d’améliorer d’au moins 60% l’environnement institutionnel du secteur de la communication et des médias » a confié le cabinet qui table aussi sur « le renforcement de la capacité du personnel du secteur et à l’amélioration de la gestion des fonds publics du ministère« . Cela permet un rattrapage du retard accusé sur le plan de l’institutionnalisation et un étoffement du mécanisme de gestion dont dépend la transparence. Une contrainte d’autant plus importante qu’elle facilitera les ajustements pour faire face à un budget qui est légèrement rongé. « Le budget du ministère de la communication permettra d’améliorer la planification, le suivi et l’évaluation des projets majeurs dans les secteurs de la Communication, des médias et de la francophonie » entre autres selon le ministère. Il ambitionne de renforcer la production, la diffusion de l’information par l’amélioration significative des différents taux de couverture en télévision, radio et presse écrite, « dans une proportion d’au moins 70 %« . « Notre vision est institutionnelle par le renforcement du cadre législatif et du règlement de nos services et structures » a confié Amadou Coulibaly. Et comme la prise en compte du capital humain lui tient à cœur, il insiste sur cette vision « humaine parce que valorisant les professionnels du métier par une assistance professionnelle et sociale « . Ce budget intègre celui de l’Etat qui a sensiblement augmenté malgré la pandémie du Covid-19.

Un budget national en hausse, avec le Pnd 2012-2025

Malgré la crise sanitaire et les soubresauts de la pandémie du Covid-19 sur l’économie, la Côte d’Ivoire s’en sort plutôt bien. Le pays a réussi à amoindrir les effets sur son économie assez performante dans la sous-région qui connaît, à -1,9% en moyenne, la contreperformance la plus alarmante de son histoire. Avec une croissance économique annoncée par l’exécutif de 6,5% en 2021 et une projection de 7% l’an prochain, le pays repart en flèche et devrait vite oublier les effets de la pandémie. « Cette croissance est soutenue par l’agroalimentaire, les Bâtiments et travaux publics (BTP) et les produits pétroliers « , a expliqué Amadou Coulibaly lors d’un point de presse en octobre à Abidjan. La Côte d’Ivoire qui essaie aussi de maitriser son inflation et dont le taux d’endettement est l’un des plus bas de la sous-région pourrait ainsi sauver son nouveau Plan national de développement (Pnd) 2021-2025 qui passe de 30 milliards en 2016 à 59 milliards cette année, soit près du double. Le budget de l’Etat pour l’année 2022 s’élève à 9 901,1 milliards FCFA (environ 16,9 milliards $), soit une hausse de 17,9 % par rapport à celui de 2021. Ce qui permet à Abidjan de vite oublier les impacts de la Covid-19 qui semblent déjà loin, derrière.

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