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Congo : une étudiante en prison pour atteinte présumée à la sûreté de l’Etat

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Chancelia Moulounda est une une étudiante de 26 ans. Elle est poursuivie pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Elle est derrière les barreaux depuis plus d’une année sans avoir été encore entendue par un juge.

Les parents de la jeune femme et la société civile appellent à sa libération.

Delmond Moulounda, le père de Chancelia, ne s’est toujours pas remis de son malaise du 8 mars, lorsqu’il a vu sa fille partir, menottée, à la maison d’arrêt de Brazzaville.

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Denis Sassou-Nguesso, président de la République du Congo
Denis Sassou-Nguesso, président de la République du Congo

 

Rejetant l’accusation d’atteinte à la sureté de l’Etat portée contre sa fille, Delmond Mounlounda décrit le vide que Chancelia a créé à la maison, depuis maintenant treize mois.

« Cette situation a porté un coup à ma santé, j’ai fait de l’hypoglycémie et j’ai été hospitalisé quand j’ai vu les gendarmes partir avec mon enfant à la maison d’arrêt, alors que je croyais qu’on allait tous rentrer ce jour-là. Ici, à la maison, elle manque à ses deux frères, sa petite sœur et sa mère » dit Delmond Mounlounda avant de lancer, « vous croyez qu’on peut faire un coup d’Etat avec 70.000 francs CFA, avec 40.000 francs CFA ? Et cela se serait passé deux ou trois fois ? Ma fille n’a rien à avoir avec ça. Je demande qu’on la libère ».

Transferts d’argent

C’est en raison de transferts d’argent venant de France que l’étudiante a été identifiée par les services de renseignements. La police estime en effet que Chancelia Moulounda serait en contact avec des personnes, non identifiées, qui voudraient renverser le pouvoir de Brazzaville.

La société civile et la famille de Chancelia Moulounda demandent sa libération
La société civile et la famille de Chancelia Moulounda demandent sa libération

 

Alors que l’instruction traîne à la quatrième chambre d’accusation, Monica Ngalula, chargée du programme assistance juridique au Centre d’actions pour le développement, appelle les autorités à relaxer l’étudiante.

« Son dossier est vide et nous ne comprenons pas pourquoi elle continue à croupir à la maison d’arrêt. Elle a tout un avenir devant elle et elle a déjà perdu une année académique. Depuis un moment, ce grief d’atteinte à la sureté de l’Etat est collé à tout le monde dans notre pays. L’étudiante n’a rien fait. Le juge ou le procureur doivent relaxer cette fille », estime Monica Ngalula.

Après treize mois de détention, la date du procès n’est toujours pas connue et la jeune femme n’a jamais été présentée devant un juge.

Afrika Stratégies France avec Deutsche Welle Afrique

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