COTE D’IVOIRE : Entre la Cmf et du lobbying, le séjour d’Amadou Coulibaly à Paris
Mi-mars, Amadou Coulibaly a fait d’une pierre plusieurs coups dans la capitale française. En marge de la Conférence ministérielle de la Francophonie (Cmf), le ministre de la communication et des médias n’a pas manqué quelques rendez-vous parallèles, entre lobbying auprès de l’organisation communautaire et échanges avec la diaspora de son parti dans l’hexagone. Grandes lignes du séjour du discret porte-parole du gouvernement ivoirien.
« Déficit démocratique et sécuritaire dans l’espace francophone« , le premier thème de la 40e Conférence ministérielle de la Francophonie aura été le mieux en concordance avec l’actualité. Alors que le terrorisme menace directement une bonne dizaine de pays francophones de l’Afrique de l’ouest et, alors que les coups d’état ont refait leur apparition dans cette région, cette communication semble un appel. Mais pas seulement, « aussi une remise en cause de nos certitudes » et une envie « d’aller de l’avant » selon Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’organisation. Devant ses pairs mais aussi cadres et experts de l’organisation, Amadou Coulibaly s’est livré à une intervention « largement appréciée » autour dudit thème. Ce fut aussi l’occasion pour l’ensemble des ministres participants de revenir sur les grandes orientations d’une organisation qui, face à la rivalité avec l’anglais et l’espagnol, doit se battre pour mériter sa place.
Active participation
Du 14 au 17 mars, le ministre ivoirien en charge de la francophonie ne s’est pas donné de répit, Amadou Coulibaly voulait être de tous les rendez-vous tout en renouant les liens bilatéraux avec ses pairs des autres pays. Cette conférence ministérielle est l’occasion, pour les ministres en charge de la francophonie, de se prononcer sur des enjeux d’importance, dont les situations politiques au sein de l’espace francophone et la lutte contre la désinformation. La Cmf permet également, selon le ministre Coulibaly, « d’adopter un nouveau cadre règlementaire pour l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui s’inscrit en droite ligne avec la modernisation souhaitée par notre pays« . En marge dudit sommet, le ministre s’est entretenu avec de nombreuses personnalités dont Maurice Kouakou Bandama. Outre l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire en France, Amadou Coulibaly a reçu la délégation gabonaise conduite par le Ministre des Affaires Étrangères du Gabon, Pacôme Moubelet-Boubeya. Il profitera aussi du déjeuner de travail et de prise de contacts du 16 mars, qui a eu lieu au Newcap Event Center, pour échanger avec Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de la Francophonie. Et comme le sommet de Djerba reporté, à la demande des autorités tunisiennes, est dans tous les esprits, Amadou Coulibaly l’a évoqué avec Othman Jerandi, Ministre des Affaires Étrangères tunisien et Président de la conférence ministérielle de la francophonie.
Le sommet de Djerba dans tous les esprits le 20 mars
Retardé par la pandémie de Covid-19 et repoussé à la demande de la Tunisie, le sommet de Djerba, finalement prévu pour novembre 2022 est dans toutes les discussions de la journée de la Francophonie. Le Conseil des ministres de la Francophonie a lieu chaque année à mi-mars pour finir en apothéose sur la Journée de la Francophonie qui est célébrée le 20 mars. Le sommet de l’organisation prévu en Tunisie devait aussi être, pour le ministre ivoirien passionné de langue française et qui redonne vie à ce secteur de son portefeuille ministériel, son baptême de feu. Les préparatifs allaient bon train avant l’irruption de la pandémie et le report récent à la demande du gouvernement. « Le sommet aurai lieu cette année, nous mettons les bouchées doubles pour l’organiser » a promis le chef de la diplomatie tunisienne. Ce sommet est une tradition de la communauté et a lieu chaque deux ans, dans l’un des pays membres. La dernière édition avait eu lieu à Ervan, en Arménie, c’était en 2018 avec l’élection de l’actuelle secrétaire générale qui était jusque-là ministre des affaires étrangères du Rwanda. Depuis, l’attente se fait longue chez les habitués de ce rendez-vous.
Autres échanges…
L’un des échanges les plus solennels a eu lieu, dès le 16 mars, sous forme d’entretien avec Nadine Girault. La ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec a profité pour « d’avantage découvrir la Côte d’Ivoire » selon des membres de sa délégation. Une rencontre bilatérale, au cours de laquelle, le Ministre Amadou Coulibaly a présenté l’attractivité de la Côte d’Ivoire en matière d’opportunités d’affaires et d’investissements. Il a été également question de coopération économique entre notre pays et le Québec qui est engagé dans la mise en œuvre de sa stratégie en Afrique. Et comme il ne s’en passe jamais, lors de séjour à l’étranger, Amadou Coulibaly a enchaîné des échanges informels avec les leaders de la diaspora ivoirienne dont certains sont de ses contacts depuis longtemps. Ces rencontres sont d’autant plus importantes qu’un nouveau responsable de la Diaspora ivoirienne, Dramane Ouattara, a été nommé pour le compte du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), majorité au pouvoir.
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