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Algérie-France : ce que Jean-Yves Le Drian a fait à Alger

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Cette fois, la visite mercredi 13 avril du ministre français des Affaires étrangères français n’avait pas été annoncée. Elle intervient à peine cinq mois après le dernier déplacement de Jean-Yves Le Drian à Alger, dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre les deux pays. Alger avait en effet rappelé son ambassadeur à Paris en octobre en réaction à des propos du président français Emmanuel Macron affirmant que l’Algérie, après son indépendance en 1962 qui a mis fin à 132 ans de colonisation française, s’était construite sur « une rente mémorielle » entretenue par « le système politico-militaire ».

Après cet épisode, il ne restait plus qu’à consolider le dégel. Une fois de plus, c’est le chef de la diplomatie française qui s’est attelé à la tâche. Jean-Yves Le Drian a souligné le caractère « indispensable » de la coopération entre la France et l’Algérie pour la stabilité de la région. « Nous faisons aussi face à des défis régionaux, au premier rang desquels le terrorisme. Notre coopération dans le domaine de la sécurité et pour la stabilisation de notre environnement régional est donc indispensable, en Méditerranée comme en Afrique », a-t-il déclaré à l’issue d’entretiens avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, et le président Abdelmadjid Tebboune. « L’évolution de la situation au Sahel et la nécessité de relancer le processus de transition en Libye en soulignent la nécessité », a-t-il ajouté.

« Nous avons poursuivi le travail engagé sur la relance en cours de nos relations bilatérales, essentielles pour chacun de nos deux pays et que nous souhaitons inscrire dans la durée, avec la perspective d’une réunion prochaine du CIHN », le Comité intergouvernemental de haut niveau franco-algérien, a indiqué Jean-Yves Le Drian. Prévue l’année dernière, la réunion de ce comité a été reportée en raison des tensions politiques.

 

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La guerre en Ukraine et le gaz

Le chef de la diplomatie française a en outre évoqué l’invasion de l’Ukraine par la Russie, soulignant que ce conflit avait « des conséquences majeures en matière de diversification des approvisionnements énergétiques pour les Européens, comme en matière de sécurité des approvisionnements alimentaires, y compris pour l’Algérie ». L’Algérie, exportateur gazier de premier plan, fournit environ 11 % du gaz consommé en Europe, contre 47 % pour la Russie. Plusieurs pays cherchant à réduire leur dépendance des livraisons russes depuis l’invasion de l’Ukraine se sont tournés vers l’Algérie, par ailleurs une alliée de Moscou, mais Alger ne dispose que d’une capacité très limitée pour augmenter ses exportations. L’Algérie a signé lundi un accord pour augmenter ses livraisons de gaz à l’Italie via le gazoduc Transmed transitant par la Tunisie.

Hasard du calendrier, la même journée du 13 avril, la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui affrontera le président sortant Emmanuel Macron lors du second tour de la présidentielle, le 24 avril prochain, a évoqué sa vision des relations avec Alger si elle était élue à la magistrature suprême. « Reconnaître le passé, ses éléments glorieux et ses zones d’ombre, ne signifie pas repentance. Je souhaite nouer des relations amicales avec le peuple algérien », a-t-elle déclaré sur le sujet lors d’une conférence de presse à Paris. Avant d’ajouter : « Au fond, nous ne sommes pas dépendants économiquement de l’Algérie, ni de son gaz, et il est surtout dans l’intérêt de l’Algérie que les relations avec la France soient saines et apaisées. »

Afrika Stratégies France avec Le Point Afrique

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