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COTE D’IVOIRE : La Francophonie reste un instrument d’influence diplomatique pour Abidjan

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Crée en 1970, avec pas moins de 88 Etats membres la Francophonie reste, en 2022, un instrument d’influencé diplomatique. Un enjeu bien intégré par la Côte d’Ivoire qui a marqué sa présence lors du dernier sommet par une forte délégation. Occasion inédite pour Alassane Ouattara de faire sa diplomatie de proximité dont, à la suite de son prédécesseur Houphouët-Boigny, il a le secret. Décryptage.

Fondée à Niamey en mars 1970, la Francophonie a connu diverses étapes avant sa forme actuelle d’Organisation internationale de la Francophonie. Elle est le fruit d’une histoire commune et d’un destin collectif des anciennes colonies françaises dans une nouvelle dynamique de coopération avec l’Hexagone. Deux sommets de la francophonie (Cotonou en 1995 et Hanoï en 1997) conduisent une importante réforme institutionnelle, dans l’objectif de donner une visibilité accrue à la francophonie. Cette réforme se concrétise par la mise en place d’un secrétariat général de la francophonie, dont le premier titulaire est Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu). Depuis, cette institution moderne et ouverte a connu l’adhésion de nombreux pays hors de l’Afrique notamment en Asie. Comme tous les deux ans, le XVIIIe sommet a mobilisé un dense ballet diplomatique en Tunisie, messe à laquelle la Côte d’Ivoire a pris une part importante.

Forte présence à Djerba

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Alors que des spéculations allaient bon train sur son état de santé, Alassane Ouattara qui semble en forme plus que jamais fait partie des premiers dirigeants à arriver dès le 18 novembre à Djerba. Le Président de la République, Alassane Ouattara, a quitté Abidjan, le vendredi 18 novembre 2022, pour Djerba (Tunisie) où il prendra part au 18e Sommet ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Francophonie. A son arrivée, son directeur de cabinet l’a accueilli accompagné du ministre de la Francophonie. Aux côtés de François Remarck, Amadou Coulibaly. Le ministre de la communication, en charge des médias et de l’économie numérique y est aussi bien en tant que porte-parole du gouvernement qu’ancien titulaire du portefeuille. En effet, lors du gouvernement d’avril 2021, il avait la charge de la Francophonie avant de devoir céder la main. Son cabinet s’était, à ce titre, activement impliqué dans l’organisation de ce sommet qui a été, pour cause de la pandémie de covid-19, reporté. En marge du sommet, la forte délégation ivoirienne s’est livrée à diverses activités. A la tête des préoccupations d’Alassane Ouattara, la libération de 46 soldats ivoiriens injustement détenus en otage par la junte militaire malienne. Un sujet qui a fait les coulisses de cette rencontre.

Ouattara, francophone actif

S’il parle couramment l’anglais, autant que le français, Alassane Ouattara a toujours aimé s’exprimer en public dans la langue de Molière. Accent fluide et rocailleux, quelques jeux de mots, le président ivoirien qui aime les expressions imagées est un passionné du français. C’est donc avec enthousiasme qu’il prend part, aux côtés d’une trentaine de chefs d’états à la cérémonie d’ouverture dès le 19 novembre. Le thème de cette 18e édition, : « La connectivité dans la diversité : le numérique, vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone », justifie la présence d’Amadou Coulibaly. Le numérique dont il a désormais la chargé étant au cœur des discussions. Ce Sommet sera l’occasion d’évoquer les crises actuelles et les questions liées au développement économique, au numérique, à l’éducation, à l’accès à la santé, à la transition écologique et à la prévention des conflits. A près de 80 ans et encore d’une étonnante lucidité, Ouattara n’a voulu raté aucun des grands rendez-vous de ce sommet. Les discours de Kaïs Saîed, président de la Tunisie, ceux de Nikol Pashinyan, Président sortant de la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la francophonie, dont le pays, l’Arménie a accueilli le sommet précédent ou encore l’allocution de Louise Mushikiwabo ont été bien suivis par le président ivoirien. La secrétaire générale de l’Organisation, a défini les orientations de l’institution contenues dans le cadre stratégique 2023-2030 qui ont été soumis aux chefs d’état pour approbation.

La rencontre Coulibaly-Ben Néji

En marge du 18è Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement membres de la francophonie, le ministre de la Communication et de l’économie numérique, Amadou Coulibaly a eu une séance de travail avec le ministre tunisien en charge de l’Economie numérique, le dimanche 20 novembre 2022, à Djerba. Le développement du secteur de l’économie numérique et la qualité des relations bilatérales entre la Côte d’Ivoire et la Tunisie étaient au centre des échanges. Il a été également question d’un partage d’expérience qui permettra à la Côte d’Ivoire de bénéficier de l’expérience tunisienne en matière d’identifiant numérique, de data, d’intelligence artificielle et de la fourniture de service public numérique. A cet effet, le ministre tunisien s’est dit favorable à une prochaine mission d’imprégnation de la partie Ivoirienne.

Il faut rappeler qu’une coopération sud-sud a toujours marqué les relations entre Tunis et Abidjan. La Tunisie ayant une sensible avancée sur la Côte d’Ivoire en matière de digital et de numérique, Amadou Coulibaly n’a pas trouvé mieux que de saisir l’occasion que lui offre son homologue.

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