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TOGO : Mgr Alowonou pourrait annoncer sa démission vendredi à Kpalimé 

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La Congrégation pour  l’Evangélisation des Peuples, le plus puissant ministère du Vatican a envoyé à l’évêque de Kpalimé, 120 km de Lomé, au sud ouest du Togo, une information-message que Mgr Benoît Comlan Alowonou (70 ans) devrait lire le 3 janvier à la cathédrale Saint Esprit. Plusieurs sources diocésaines bien informées ainsi qu’un proche du Nonce apostolique évoquent une démission. Après de longues années de gestion catastrophique de son diocèse, l’ordinaire des lieux pourrait rendre myrte et calotte vendredi prochain.

L’évêque de Kpalimé pourrait être amené à annoncer sa propre démission le 03 janvier 2020 selon plusieurs sources concordantes. Dans une lettre adressée aux prêtres et aux membres des ordres religieux, le prélat promet la délivrance d’une information-message venu de la Congrégation pour l’Evangélisation des peuples. Il pourrait s’agir de sa propre démission après une dernière décennie très agitée dans le diocèse où des conflits avec des prêtres se sont multipliés ainsi qu’une gestion hasardeuse de la chancellerie et du personnel. Le Cardinal Luis Antonio Tagle a envoyé un message important au diocèse. L’archevêque de Manille (Philippines) est en charge du dicastère (thème désignant les ministères du Saint Siège) de l’Evangélisation des peuples et qui, pour son importance, attribue le surnom de « Pape rouge » à celui qui le préside. Il a en charge la vie des diocèses, la nomination et la démission des évêques en Afrique, en Asie et en Amérique latine.

Une lettre  qui en dit long

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En date du 27 décembre (copie en fin de l’article), une lettre signée de Mgr Alowonou et adressée à tous les prêtres, religieux et religieuses ainsi qu’aux ordres et congrégations les invite à écouter une information importante vendredi 3 janvier en la cathédrale. La missive dont nous avons copie prévoit la délivrance dudit message à 10h  et y convie « tout le presbyterium et peuple de Dieu« . La lettre a été envoyée à tous les curés ainsi que les religieux du diocèse, un tel événement ne s’était jamais produit dans ce diocèse de 425.000 âmes. Alors, les supputations vont bon train, plusieurs prêtres du diocèse contactés par nos soins craignent une démission. Une probabilité confirmée par un proche du Nonce apostolique, ambassadeur du Vatican au Togo. Un évêque togolais a aussi laissé présager, dans la foulée d’échanges avec Afrika Stratégies France cette possibilité. Controversé pour sa gestion, ses prises de positions et surtout pour sa proximité avec le régime togolais, Mgr Alowonou a déjà fait objet de plusieurs inspections de la Nonciature.  Il s’est retrouvé en conflit avec plusieurs prêtres de son diocèse dont récemment un trio de prêtres (Yves Paul Azaglo, Gerson Galey et Daniel Agbadji)  qui ont dû, en 2018, bloquer la célébration de la messe chrismale, à la veille de Pâques pour contester l’autorité de leur évêque. Un véritable scandale public qui a nécessité l’intervention de Rome. Dans la foulée, la conférence épiscopale avait soutenu l’évêque qui a fini par suspendre « a divinis » le trio  « récalcitrant ». Depuis, le départ de l’évêque est devenu un sujet récurrent dans les coulisses de l’Eglise.

Quand démissionne un évêque ?

Il y a trois circonstances dans lesquels un évêque doit rendre sa démission. La première raison est celle de l’âge. A 75 ans, âge limite, chaque évêque adresse le jour même de son anniversaire une lettre de démission au Pape qui, généralement prend quelques années pour l’accepter. C’est le cas de Mgr Denis Amuzu Dzakpah. L’archevêque de Lomé a dû patienter une année avant d’être remplacé par Mgr Barrigah, précédemment évêque d’Atakpamé. Le Saint Père prend le temps de trouver un remplaçant avant d’accepter une démission ou à défaut, confie le diocèse à un administrateur apostolique nommé par lui ou à un administrateur diocésain proposé par le conseil des consulteurs (prêtres conseillers de l’évêque). Une raison de santé est aussi valable pour se retirer des charges épiscopales et la troisième raison est « toute cause grave » l’empêchant d’exercer « convenablement son office« . Le tout régit par le Canon 401 du Droit canonique.

Si l’information est confirmée en ce qui concerne l’évêque de Kpalimé vendredi prochain, il s’agira du troisième cas dans l’histoire du Togo. Le très tonitruant Julien Kouto, précédemment évêque d’Atakpamé avait été contraint à la démission par le Pape Benoît XVI. Il avait fait arrêter plusieurs fidèles et prêtres de son diocèse en 2002 avant d’être accusé de « pratiques contraires à la foi« . Le Saint Siège l’a contraint à partir en 2006. Il mourra en 2015. Avant lui, Mgr Robert-Casimir Dosseh avait été chassé par son propre clergé en 1992 avant de mourir en 2014 laissant, chose curieuse pour un prélat, « une progéniture prolifique » alors que son ministère l’astreignait au célibat.

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