La Chine se prépare à accueillir les délégations du continent africain, cette semaine, à l’occasion du « FOCAC », un forum de coopération économique. À l’image d’autres chefs d’État, comme le président zimbabwéen, le dirigeant sud-africain Cyril Ramaphosa se rend sur place en avance, pour entamer, ce lundi 1er septembre, une visite officielle d’État. Mais niveau stratégie diplomatique, l’Afrique du Sud essaie de ménager tous ses alliés.
Avec notre correspondant à Johannesburg, Claire Bargelès
Après avoir accueilli le sommet des Brics et le président chinois en visite officielle, et suite à son choix de non-alignement dans la guerre en Ukraine, Pretoria a pu donner l’impression de vouloir se rapprocher davantage de ses partenaires du Sud.
Mais pour Arina Muresan, chercheuse à l’institut pour le Dialogue global (IGD), la nation arc-en-ciel tente en fait de toujours trouver un point d’équilibre entre les différents blocs : « L’Afrique du Sud veut voir comment se faire une place dans le monde de façon stratégique et pragmatique. Et il y a beaucoup de relations historiques avec les traditionnels puissances occidentales. Mais aussi avec des pays de l’Est, comme la Chine, la Russie, qui ont eu des liens forts avec les mouvements de libération. Donc le pays essaie de réaliser tout un exercice d’équilibre. »
Un équilibre en Chine et États-Unis
Côté business, impossible de tourner le dos, ni à la Chine, qui est le premier partenaire commercial de Pretoria, ni aux États-Unis, et son programme d’échange de l’AGOA. À l’inverse, l’Afrique du Sud reste le partenaire commercial le plus important de ces deux pays sur le continent. Et selon le chercheur Phiwokuhle Mnyandu, de l’université de Howard, cette situation est finalement plutôt une bonne chose : « L’Afrique du Sud ne peut pas faire sans cet équilibre. Mais cela montre que les relations sont plutôt matures, puisque le pays est capable d’être un interlocuteur avec ces deux super-puissances. »
Cyril Ramaphosa aura l’occasion de revenir sur la balance commerciale déficitaire vis-à-vis de Pékin, un sujet qu’il avait déjà évoqué avec son homologue en 2023. Au programme, il y aura aussi la signature d’accords de coopération, un dépôt de gerbes sur la place Tian’anmen et une visite de la zone économique spéciale de Shenzhen.
Afrika Stratégies France avec RFI