Alors que le monde continue d’être fortement marqué par la pandémie de Covid-19 dans ses conséquences sanitaires et économiques en attendant ses répercussions politiques, quel regard le président de la plus grande banque panafricaine de développement porte-t-il sur la situation des pays du continent ? Entre les déplacements de Paris autant pour le Sommet pour le financement des économies africaines (17 et 18 mai) que pour le Forum Génération Égalité (du 30 juin au 2 juillet), rassemblement mondial organisé par ONU Femmes en partenariat avec les jeunes et la société civile en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, le docteur Akinwumi Adesina a présidé les assemblées annuelles (du 23 au 25 juin) du Groupe de la Banque africaine de développement à la barre de laquelle il se trouve depuis août 2015. L’occasion d’aborder des sujets stratégiques pour le continent comme, entre autres, les infrastructures, la dette, la gouvernance, l’industrialisation, le numérique, la lutte contre le changement climatique, la création de valeur, la santé et notamment le Covid-19 et son pendant vaccinal, la révolution agricole, la création d’emplois en l’occurrence pour un maximum de jeunes, l’intégration avec la Zlecaf, l’Afrique dans la concurrence internationale, l’avenir du continent en somme. Autant de points sur lesquels le président Akinwumi Adesina a accepté de se confier au Point Afrique. Entretien.
Le Point Afrique : En quoi a-t-il été important que la Banque africaine de développement soit présente au Forum Génération Égalité qui s’est tenu à Paris ?
Quelles sont les modalités pour permettre une meilleure insertion des femmes dans l’économie ?
Les institutions bancaires ne prêtent pas vraiment attention aux projets des femmes parce qu’elles sont pour beaucoup dirigées par des hommes. Le système bancaire dans son ensemble est insensible à ce que font les femmes, en particulier, celles qui sont à la tête de PME, qui n’ont pas beaucoup de moyens et qui rencontrent des difficultés pour accéder aux financements. Ensuite, il y a encore cette perception autour des risques. 98 %, voire 99 %, des femmes remboursent leurs prêts. Le 1 % restant, ce sont souvent les hommes qui les empêchent d’aller payer. Je crois, au contraire, que ce sont les hommes qui représentent un risque dans le financement. C’est une discrimination de la part du système bancaire. C’est très important de réduire le niveau des risques et d’augmenter la capacité des femmes à développer leurs business plans afin de changer la vision du système bancaire.
Au cours des différentes études et observations, a-t-on pu évaluer l’impact de toutes ces initiatives sur la création de valeurs, la création de PIB, la création de richesses, etc. ?
Tout d’abord, il ressort clairement que lorsque vous donnez aux femmes l’accès à des financements, c’est bon pour l’économie et pour la croissance inclusive. Avec ces financements, elles parviennent à s’occuper de leur foyer, envoient les enfants à l’école, s’occupent de leur mari et permettent aussi à toute la famille de mieux se soigner ainsi que de mieux se nourrir.
Tous les pays qui favorisent l’autonomisation des femmes ont un taux de croissance plus élevé et plus inclusif. En Afrique, quand il y a eu les plans d’ajustement structurel, ce sont les femmes qui ont soutenu les économies africaines. Les femmes qui font des affaires sont plus entreprenantes, plus résilientes. Il faut les soutenir par des politiques appropriées afin de les insérer dans l’économie formelle pour qu’elles soient engagées dans le système.
Vous avez récemment signé un mémorandum d’entente avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd). Quelle innovation cela va-t-il apporter dans l’approche et dans la gestion des projets concernant l’Afrique ?
Vous savez que les besoins pour l’Afrique en infrastructures sont immenses. Nous avons un déficit qui se situe entre 68 milliards de dollars à 108 milliards de dollars par an. Cela couvre les infrastructures routières, l’énergie, l’infrastructure digitale, l’eau, l’électricité ou encore l’assainissement. La Banque africaine de développement fait beaucoup d’investissements mais, pour aller plus loin, nous travaillons avec d’autres partenaires.
Avec la Berd, c’est surtout dans les pays d’Afrique du Nord tels que le Maroc, la Tunisie, l’Égypte qu’il s’agit dans un premier temps de renforcer notre cofinancement pour soutenir des projets majeurs d’infrastructures structurants pour ces économies, notamment dans les infrastructures et les transports.
Ensuite, dans un deuxième temps, nous avons souhaité renforcer notre engagement pour le financement des petites et moyennes entreprises, mais aussi sur les fonds d’équité d’investissements pour promouvoir la croissance du secteur privé.
Sinon, concernant le secteur de l’énergie, ensemble nous travaillons sur les renouvelables dans cette région. J’aime les projets de type Baobab, c’est-à-dire des projets structurants sur lesquels plusieurs institutions se donnent la main et travaillent ensemble.
L’Afrique est tiraillée entre son besoin en infrastructures et sa volonté de respecter les dispositions de lutte contre le réchauffement climatique, quelle stratégie compte appliquer la Banque africaine de développement pour l’accompagner au mieux ?
Alors que l’Afrique émet moins de 4 % de l’ensemble des gaz à effet de serre, le continent en subit d’importants effets et est impacté plus que raison. Cela se traduit par la sécheresse au Sahel et la désertification qui avance, par les inondations et les cyclones qui frappent les pays comme le Mozambique, le Zimbabwe, la Zambie ou encore le Malawi. L’intensité accrue des inondations a beaucoup détruit des infrastructures sur le continent qui perd entre 7 et 8 milliards de dollars par an à cause des effets du changement climatique.
À la Banque africaine de développement, on estime que la chose la plus importante pour l’Afrique, c’est l’adaptation. Ce n’est pas nous qui avons créé le problème, mais il faut quand même s’adapter aux problèmes créés par les autres. C’est la raison pour laquelle la Banque a mis l’accent sur des ressources disponibles pour une meilleure adaptation climatique : 25 milliards de dollars vont être mobilisés d’ici 2025. Pour mesurer l’importance de notre effort, il faut savoir qu’en 2016, nous étions à 9 % de nos investissements globaux dédiés au changement climatique. En 2019, nous étions à 35 % et nous entendons poursuivre dans ce sens. Cette année, en 2021, 40 % de tous nos financements globaux seront dédiés au financement climat et notamment en faveur de l’adaptation climatique. Il faut savoir que la Banque africaine de développement est la seule institution financière multilatérale à avoir dépassé les 50 % de parité entre accélération et adaptation, Cela veut dire que nous sommes en pointe. Nous avons aussi lancé un programme très stratégique qui s’appelle programme pour l’accélération et l’adaptation pour l’Afrique. Moi-même, avec l’ancien secrétaire général des Nations unies, Monsieur Ban Ki-moon, qui est le président du conseil du Centre global pour l’adaptation, nous avons pour ambition de mobiliser en plus 12,5 milliards de dollars additionnels.
Je veux également préciser deux choses : j’étais présent au moment de la déclaration de Paris. Les pays développés avaient promis 100 milliards de dollars pour soutenir les pays en voie de développement dans leur effort pour s’adapter aux changements climatiques. Aujourd’hui, force est de constater que rien n’a été fait. De fait, le moment est venu de passer aux actes, car on souffre trop. Il faut des financements et il le faut maintenant. Il faut que les 100 milliards de dollars qui ont été promis soient payés. Ensuite, il est important de voir comment mettre en place des incitations pour le secteur privé afin qu’il investisse dans la croissance verte. Il y a tellement d’opportunités, mais il faut une politique qui soutienne les orientations vers la croissance verte en Afrique. On le voit. Sur ces questions, il y a à la fois des éléments externes qui ne relèvent pas de l’Afrique et d’autres qui relèvent de sa responsabilité.
L’Afrique, sur le plan de la dette, est au milieu du gué. Quelles réflexions menez-vous au sein de la Banque africaine de développement pour favoriser la remise à l’endroit des pays africains face à ce défi ?
La situation de la dette a été rendue très difficile par la pandémie de Covid-19. Si on regarde le ratio du niveau d’endettement par rapport au PIB, il a augmenté de 15 % depuis le début de la pandémie. En 2019, on était à 60 % ; aujourd’hui, on est à 75 % et l’impact du Covid-19 sur nos économies est massif.
La dette est estimée à 842 milliards de dollars. C’est un fardeau très lourd pour l’Afrique mais, ce qu’il y a en plus, c’est qu’il y a un changement au niveau de la structure de la dette. Dans les années 2000, la dette bilatérale avec le Club de Paris était très importante et était de l’ordre de 52 %. Elle est tombée à 27 %. À l’inverse, la dépendance par rapport au secteur privé et commercial est passée de 17 % à 40 %. Cela veut dire que les taux d’intérêt se sont accrus et les durées de paiement se sont raccourcies. Cela accroît bien sûr les problèmes. Beaucoup d’efforts ont été faits sur ce sujet. Ainsi de la suspension du service de la dette par le Fonds monétaire international qui a aidé entre 31 et 38 pays africains. Il n’en reste pas moins que le niveau des taux d’intérêt augmente.
La deuxième chose qui a été faite, c’est le traitement en commun du service de la dette privée du secteur bilatéral et public par le G20. Problème, pour l’Afrique, seuls trois pays ont été concernés : le Tchad, la Zambie et l’Éthiopie.
Cela dit, la conséquence a été très négative pour l’Éthiopie par exemple. Les agences de notation ont immédiatement dégradé sa note de l’Éthiopie. Ce qui n’a pas encouragé d’autres pays africains à y aller du fait de leur crainte de perdre en quelque sorte leur capacité à aller sur les marchés de capitaux.
Maintenant, nous avons l’occasion de nous tourner vers les droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international. La décision a été prise par la communauté internationale de donner 650 milliards de dollars au niveau des droits de tirage spéciaux, mais la part qui a été allouée à l’Afrique est vraiment faible. Il s’agit de seulement 33 milliards de dollars.
À la suite d’échanges entre le président Macron et nos chefs d’État, la décision a été prise d’augmenter la part à 100 milliards de dollars. C’est bien mais vient la question de savoir comment utiliser ces fonds ? Premièrement, les chefs d’État ont dit qu’il faut qu’une partie de ses droits de tirage spéciaux soient alloués à la Banque africaine de développement pour pouvoir financer l’écosystème des banques de développement en Afrique parce que nous avons un programme qui s’appelle « Finance en commun ». Il est avec les banques de développement en Afrique en étroite collaboration avec l’Agence française de développement. Au niveau du guichet souverain de la Banque, ces droits de tirage spéciaux vont aider à renforcer la croissance verte, l’adaptation climatique et aussi soutenir les pays dans leurs efforts de bâtir une industrie pharmaceutique forte. Le deuxième volet c’est de pouvoir diminuer un peu le niveau de la dette vers les créanciers privés et commerciaux parce que c’est ça qui fait mal.
La Banque africaine de développement avait proposé que le continent africain mette en place un système de stabilisation financière comme les pays européens l’ont fait afin de se protéger contre les chocs exogènes. Ainsi, on éviterait les effets de contagion. Aujourd’hui, malheureusement, dès que l’Afrique a un problème, on la met dans une salle à part.
Prise dans un faisceau de virulentes oppositions et concurrences, dont les principaux protagonistes sont la Chine, les États-Unis, la Russie, la Turquie et l’Europe, l’Afrique doit trouver son chemin pour relever autant les défis économiques que sanitaires et géopolitiques. Alors comment la Banque soutient-elle l’Afrique dans ce combat ?
Pour moi, l’Afrique ne doit pas dépendre des autres. Elle doit mobiliser les ressources internes pour accélérer son propre développement. On ne se développe pas en tenant la main des autres. L’Afrique n’est pas pauvre, mais a beaucoup de ses populations qui sont pauvres.
Pour répondre à ces défis, nous devons d’abord bien gérer nos ressources naturelles. Nous avons le gaz, le pétrole, les minéraux et les métaux. Nous devons mieux gérer ces ressources à l’image d’un pays comme la Norvège qui possède d’immenses ressources naturelles et qui les gère bien.
La deuxième chose contre laquelle nous devons nous mobiliser, c’est la corruption. Il faut éliminer la corruption et lutter contre les fuites de capitaux illicites. Cela représente des milliards de dollars perdus et en fuite hors du continent africain. Ce n’est pas seulement le fait de pays africains. Vous avez aussi des compagnies internationales qui ne paient les impôts dus parce qu’ils ont beaucoup d’avantages.
On doit aussi se concentrer sur la mobilisation des ressources internes. Si vous prenez par exemple les fonds de pension en Afrique, ils représentent 8 000 milliards de dollars. Ils sont investis dans des instruments qui donnent des taux d’intérêt réels négatifs alors qu’on reste sans infrastructures, sans eau, sans énergie, etc. Donc, il faut changer ça.
C’est dans cette optique que la Banque veut travailler en étroite collaboration avec les autres pays pour qu’on puisse réorienter nos ressources vers nous-mêmes et pas toujours vers l’extérieur. Ensuite, je pense aussi que le secteur privé doit trouver sa place. Le développement ne va pas seulement se faire avec le secteur public.
Au moins 75 % de la dette africaine est le résultat du fait d’une volonté de construire des infrastructures. Les pays veulent combler les déficits, mais cela ne doit pas seulement dépendre du secteur public, le secteur privé doit prendre sa part.
À la Banque africaine de développement, nous avons Africa50 qui répond à cette problématique avec différents instruments pour attirer les investissements du secteur privé dans les infrastructures. L’Afrique doit continuer à travailler avec tous ses partenaires, mais dans des partenariats gagnant-gagnant et respectueux.
La crise du Covid-19 a révélé l’urgence de formaliser les économies africaines pour que le corpus de mesures prises par les gouvernements et les diverses institutions financières et de développement soit plus efficient. Que compte faire la Banque africaine de développement pour faciliter ce processus ?
Il faut savoir que le Covid-19 a beaucoup frappé les pays africains. La BAD a très vite réagi. Il n’y a pas beaucoup de ressources en Afrique pour combler tous les effets, mais nous avons quand même lancé une facilité de financement de 10 milliards de dollars pour soutenir les pays au niveau de la fiscalité avec comme objectif de les aider à financer leur secteur de la santé, notamment les équipements et les matériels médicaux. Nous avons aussi lancé une obligation sociale pour la lutte contre le Covid-19 sur le marché international des capitaux.
Nous avons fait vraiment tout notre possible pour réagir très vite, mais on se rend compte que seul 1 % de la population africaine a été vacciné parce que les pays développés ont acheté tous les vaccins. Nous sommes face à un nationalisme vaccinal. Les pays riches se sont occupés d’eux en se souciant peu des autres.
Il y a aussi que l’Afrique n’a pas les vaccins qu’il faut. Je pense que l’Afrique a été maltraitée par le système. C’est la raison pour laquelle elle doit produire ses propres vaccins. On ne peut pas laisser la vie de 1,2 milliard de personnes sur le côté. Nous avons pris la décision de soutenir à hauteur de 3 milliards de dollars l’Union africaine dans l’effort de production de vaccins et avons aussi décidé d’investir pour le développement d’une industrie pharmaceutique africaine.
Tous les actionnaires de la Banque ont donné leur accord. Nous allons donc travailler en étroite collaboration avec les autres institutions comme l’OMS, le CDC Africa et les autres organisations bilatérales et multilatérales pour pouvoir combler les déficits parce que nous ne pouvons pas faire cela tout seuls. La chose la plus importante, c’est de comprendre dès aujourd’hui qu’il y a le Covid-19. Mais dès demain, il y aura une autre chose, et ce sera le cas après-demain. Il faut que l’Afrique se prépare et renforce la capacité de ses institutions régionales dans la préparation contre les effets des pandémies. C’est dans cette perspective que la Banque africaine de développement avait donné 28 milliards de dollars pour soutenir le Centre africain pour le développement et contre les maladies (CDC).
Enfin, il faut aussi établir ce que je peux appeler un système de défense des soins de santé. C’est très important, parce que vous savez le Covid-19 a vraiment tué beaucoup de personnes. À l’avenir, le bioterrorisme devra de plus en plus être pris en compte. La question ne relève plus seulement de la santé mais aussi de la sécurité et de la Défense. Il faudra donc trouver les moyens de se protéger.
La mise en place de la Zlecaf nourrit beaucoup d’espoir, mais aussi de nombreuses interrogations. Comment la Banque africaine de développement compte-t-elle aider à lui donner des contenus véritablement impactant ?
L’avenir de l’Afrique dépend du marché commun. Parce que toutes les zones dans le monde qui ont un marché commun et qui font beaucoup de commerce dans leur région ne sont pas très favorables à la volatilité du marché global. Aujourd’hui, l’Afrique ne fait que 15 % d’échange dans son marché régional. Avec la Zlecaf, nous avons l’occasion d’augmenter ce chiffre. La Banque africaine de développement a un rôle important à jouer quant à l’intégration régionale. Je dirais même que c’est la raison d’être de la Banque. La Banque a été créée pour ça. Pour preuve, elle a commencé par faire beaucoup d’investissements pour promouvoir l’intégration régionale. Ces dix dernières années, nous avons investi 40 milliards de dollars rien que pour renforcer les infrastructures au niveau de l’énergie, des systèmes de transports, des lignes de connexion, des ports et aussi de l’infrastructure digitale. Ce sont des impératifs à construire avant d’obtenir l’intégration régionale.
En ce qui concerne la Zlecaf, la BAD a donné 4,8 millions de dollars pour la création du secrétariat général à Accra. Dans les deux années à venir, nous allons investir deux milliards de dollars sur les activités qui vont renforcer l’intégration régionale. Au niveau des infrastructures, nous avons l’exemple de la Sénégambie. Grâce aux investissements entre les deux pays, il est plus facile de commercer entre les deux pays. Autre exemple : le port en eau profonde de Lomé dans lequel nous avons également investi. Aujourd’hui, la capacité du port a été multipliée par deux. Il est devenu stratégique pour les échanges dans la sous-région. Je prends le cas du pont de Kasungula qui relie la Namibie, le Botswana et la Zambie. Nous y avons fait beaucoup d’investissements. Il facilite le commerce dans la zone de la SADC. Nous avons aussi investi trois cents millions de dollars dans le port de Walvis Bay, en Namibie, qui est devenu un port très stratégique. Si vous prenez la route, nous avons investi pour près de 1 000 km entre Addis-Abeba et Nairobi puis jusqu’à Mombasa. Cela a permis de multiplier le commerce entre l’Éthiopie et le Kenya par quatre.
À mon avis, le succès de la Zlecaf va dépendre de deux choses : la première, de l’intégration monétaire, et la seconde du fait que la zone ne doit pas seulement rester une zone pour le commerce. Le commerce n’est pas nouveau pour l’Afrique. Nous faisons du commerce depuis longtemps, mais aujourd’hui il faut que ces zones deviennent des zones de manufactures, des zones industrialisées avec de la valeur ajoutée, des zones qui donnent des chaînes de valeurs fortes. Cela va créer de la richesse et va donner à l’Afrique la capacité de s’engager dans les chaînes de valeurs globales pour que notre part du secteur manufacturier mondial ne se situe plus à 1 %.
Comment voyez-vous l’Afrique dans les vingt prochaines années ?