Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a effectué une visite de deux jours en Algérie, un allié clé de Moscou et un exportateur gazier de plus en plus sollicité par une Europe cherchant à réduire sa dépendance au gaz russe.
Arrivé à Alger lundi 9 mai, Sergueï Lavrov s’est s’entretenu ce mardi avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, avant d’être reçu par le président Abdelmadjid Tebboune. Cette visite, la première de Sergueï Lavrov en Algérie depuis janvier 2019, coïncide avec le 60e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre la Russie et l’Algérie.
L’ALGÉRIE EST L’UN DES PRINCIPAUX ACHETEURS D’ARMEMENT RUSSE DANS LE MONDE
Lundi 4 avril, Ramtane Lamamra était à Moscou avec une délégation de ministres des Affaires étrangères de la Jordanie, du Soudan, de l’Irak et de l’Égypte, ainsi qu’avec le secrétaire général de la Ligue arabe, dans le cadre d’une tentative de médiation entre la Russie et l’Ukraine. Ils ont été reçus par Sergueï Lavrov et par le chef du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev.
« Nous avons soutenu l’initiative de nos amis algériens visant à élaborer un nouveau document stratégique interétatique qui sera le reflet de la nouvelle qualité du partenariat bilatéral », a déclaré Sergueï Lavrov lors de son entretien avec Ramtane Lamamra, selon le ministère russe.
« Notre dialogue politique se développe de manière active, tout comme la coopération économique, militaire et technique, et les liens humanitaires et culturels », a-t-il ajouté.
Coordination au sein de l’Opep
Dans la foulée de cette visite, Sergueï Lavrov a annoncé que Vladimir Poutine a adressé une invitation à Abdelmadjid Tebboune pour une visite officielle à Moscou.
Le 18 avril, le président russe s’était entretenu au téléphone avec son homologue algérien pour évoquer notamment « la coordination au sein de l’Opep, ainsi que la situation en Ukraine », selon l’agence officielle russe TASS.
L’Algérie, exportateur de gaz de premier plan, fournit environ 11 % du gaz consommé en Europe, contre 47 % pour la Russie. Plusieurs pays cherchant à réduire leur dépendance des livraisons russes depuis l’invasion de l’Ukraine se sont tournés vers l’Algérie, pays allié de Moscou, mais qui ne dispose que d’une capacité très limitée pour augmenter ses exportations.
En plus d’être des alliés politiques depuis la guerre d’indépendance, Alger et Moscou entretiennent une solide coopération dans les domaines militaire et du renseignement.
Doté du plus gros budget de défense d’Afrique avec une moyenne de 10 milliards de dollars par an, l’Algérie est l’un des principaux acheteurs d’armement russe dans le monde, derrière l’Inde et la Chine, selon un rapport daté du 14 octobre 2021 du Congressional Research Service (CRS), un think tank du Congrès américain. Durant la période 2016-2020, l’Algérie représentait 46 % des exportations des armes russes vers l’Afrique.
Afrika Stratégies France avec Jeune Afrique