Interview avec Alain Orounla, porte-parole du gouvernement béninois, suite aux arrestations d’opposants, membres du parti des Démocrates.
Au Bénin, cela fait plusieurs heures déjà que Reckya Madougou, candidate de l’opposition disqualifiée de la course présidentielle d’avril prochain, est aux mains de la police, comme d’ailleurs certains de ses collaborateurs.
Son arrestation a suscité beaucoup d’inquiétudes mais aussi d’interrogations au sein de la population. La plupart des Béninois ignoraient jusqu’à ce matin les faits reprochés à la ministre de l’ancien président Boni Yayi. C’est ce qu’a dévoilé le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) à la faveur d’une conférence de presse en fin de matinée :
« Le 24 février 2021 vers 22h30, Georges Saka qui se trouve être l’un des plus proches collaborateurs de Mme Reckyath Madougou à Parakou, est entré en contact avec le Colonel Ibrahim Mama Touré.
L’objectif aurait été de « lui confier une mission importante et très sensible ».
Explications de la Criet
Toujours selon le procureur spécial, « cette mission devait se dérouler en plusieurs étapes et devait commencer par le meurtre d’une autorité politique de Parakou sur un axe routier qu’elle empruntait régulièrement. La mission devait se poursuivre par le meurtre d’une seconde autorité politique à l’occasion des obsèques de la première victime. »
L’opération aurait visé à « provoquer la terreur, le chaos, et de parvenir ainsi à faire suspendre le processus électoral en cours.
Et au procureur spécial de poursuivre sur le déroulé des préparatifs : « Le Colonel Ibrahim Mama Touré accepte la mission. Les deux mis en cause définissent les modalités de la première opération avant de s’accorder sur son coût. La somme convenue est versée par Georges Saka au Colonel Ibrahim Mama Touré dans la journée du vendredi 26 février 2021. Juste après la remise des fonds, les deux individus sont interpelés par la police républicaine. De l’aveu du Colonel Ibrahim Mama Touré, chargé d’accomplir la mission, cette somme a été envoyée par Mme Reckyath Madougou. C’est ce qui justifie l’interpellation de cette dernière dans le cadre de l’enquête en cours. »
La réponse du Ministre Orounla
Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Alain Orounla, répond aux questions de la DW, et il dément toute chasse aux sorcières.
Afrika Stratégies France avec Deutsche Welle Afrique