Le président Faure Gnassingbé a promulgué lundi 7 mai la nouvelle Constitution votée le 19 avril à l’Assemblée nationale. Malgré la controverse, le Togo entre dans la Ve République.
Avec notre correspondant à Lomé, Peter Sassou Dogbé
C’est la présidence qui a fait l’annonce de la promulgation à travers un communiqué. « Le président de la République, son excellence Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, a procédé ce jour à la promulgation de la loi numéro 2024-005 portant révision de la Constitution togolaise », peut-on lire dans le communiqué.
Ce nouveau texte, une initiative d’une vingtaine de députés au départ, a été étudié et rapidement adopté fin mars, après avoir fait l’objet de nombreuses et vives critiques. Sur demande du président de la République, il a été retourné à l’Assemblée nationale quelques jours plus tard pour finalement être adopté en deuxième lecture le 19 avril dernier, après des explications aux citoyens.
La nouvelle Constitution fait passer le pays de la IVe à la Ve République, supprime l’élection présidentiel au suffrage universel direct et fait passer le Togo du régime présidentiel au régime parlementaire.
La nouvelle loi constitutionnelle est désormais promulguée, c’est une nouvelle étape de la vie institutionnelle du pays précise le communiqué de la présidence, qui ajoute que le contenu du texte sera publié au Journal officiel.
De son côté, la société civile, la Conférence des évêques et l’opposition continuent de dénoncer cette modification constitutionnelle intervenue à la surprise générale. Vingt-huit acteurs de la société civile de différents pays africains (Bénin, Cameroun, Mali, Sénégal…) ont signé une lettre ouverte adressée au président togolais. Ces avocats, universitaires, journalistes appellent Faure Gnassingbé à dire non au changement de Constitution au Togo. Ils demandent aussi au chef de l’État d’être le garant d’une alternance démocratique en 2025, au terme de son quatrième mandat. « Monsieur le Président, vous pouvez entrer dans l’Histoire et sachez surtout qu’il y a encore une vie après la présidence », écrivent-ils. L’avocat et ancien ministre malien de la Justice Mamadou Ismaila Konaté, signataire de cette lettre, estime que « la démocratie ne peut pas se dérouler à l’encontre du peuple ».
Afrika Stratégies France avec RFI