Quatre soldats français de la force « Barkhane » ont été blessés lors de l’explosion d’un engin explosif improvisé (IED) au passage de leur véhicule, dans le nord du Burkina Faso, a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP), mardi 18 janvier au soir, l’état-major français.
« Le véhicule tout terrain a explosé sur un IED à la sortie de l’aéroport de Ouahigouya », a déclaré l’état-major, précisant qu’il s’agissait d’une « unité de “Barkhane” en mission de reconnaissance ».
L’un des soldats a été grièvement touché. Tous « ont été immédiatement évacués vers Gao », au Mali. « Ceux qui le mériteront seront évacués vers la France », a poursuivi la même source, sans autre précision sur leur état de santé.
La zone est plutôt fréquentée par les djihadistes du GSIM (ou JNIM, nébuleuse djihadiste affiliée à Al-Qaida). Mais « c’est une zone de transit, nous n’avons pas de certitudes » sur l’origine de l’engin, a précisé la même source. Le Sahel est aussi la proie des djihadistes de l’EIGS, liés au groupe Etat islamique.
Réorganisation de la présence française au Mali
La force antidjihadiste « Barkhane », présente depuis 2014 au Mali et dont la mission est étendue au Sahel, est actuellement au cœur d’enjeux politiques bilatéraux majeurs. Le Mali est accusé par les Européens de recourir aux services du groupe de mercenaires russe Wagner, alors que la France a décidé de réorganiser la présence militaire française dans le pays.
La semaine dernière, la junte au pouvoir à Bamako depuis le putsch d’août 2020 a fermé ses frontières à la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), après que cette dernière a pris cette même sanction. La Cédéao demande aux putschistes d’organiser des élections sans tarder, et non dans cinq ans, comme ils prétendent vouloir le faire.
Comme ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est lui aussi pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées aux groupes armés djihadistes, affiliés à Al-Qaida et à l’EI. L’armée a du mal à contenir les violences, qui ont fait plus de 2 000 morts en six ans et contraint plus de 1,5 million de personnes à fuir leur foyer.
Au moins une dizaine de civils ont été tués samedi lors d’une attaque dans le nord du Burkina Faso, ont affirmé dimanche à l’AFP des sources sécuritaire et locale.
Afrika Stratégies France avec Le Monde Afrique