L’Éthiopie est arrivée au bout de la deuxième phase de remplissage de son mégabarrage controversé sur le Nil. Ce dernier, censé devenir la plus grande infrastructure hydroélectrique d’Afrique une fois achevé, est à l’origine d’un conflit diplomatique entre Addis Abeba et les pays en aval, l’Égypte et le Soudan.
L’Éthiopie a procédé avec succès à la deuxième phase de remplissage de son mégabarrage sur le Nil, source de tensions avec ses deux voisins situés en aval sur le fleuve, le Soudan et l’Égypte, a annoncé lundi à l’AFP un responsable éthiopien.
« Le premier remplissage a été effectué l’an dernier, le deuxième est aujourd’hui achevé et sera formellement annoncé aujourd’hui ou demain », a assuré à l’AFP ce responsable sous couvert d’anonymat, en ajoutant que la quantité d’eau stockée était désormais suffisante pour assurer la production d’énergie.
Le « Grand Ethiopian Renaissance Dam » (Gerd) constitue une pomme de discorde avec les Soudanais et les Égyptiens, tous deux tributaires du Nil pour leurs ressources hydrauliques, depuis le lancement du projet en 2011.
Des discussions entamées sous l’égide de l’Union africaine (UA) n’ont pas permis aux trois pays de parvenir à un accord tripartite sur le remplissage du barrage et sur les modalités d’opérations des retenues d’eau.
Le Caire et Khartoum avaient demandé à Addis Abeba de surseoir au remplissage du barrage dans l’attente de la conclusion d’un accord.
Le Conseil de sécurité des Nations unies s’était saisi de l’affaire le 8 juillet pour négocier un accord, mais l’Éthiopie a diplomatiquement repoussé cette initiative en jugeant « regrettable de constater que l’avancement des négociations a été freiné et politisé ».
« L’Éthiopie a clairement indiqué à maintes reprises que porter le sujet devant le Conseil de sécurité des Nations unies était et reste inutile et loin du mandat du Conseil », avait indiqué mardi dernier le ministère éthiopien des Affaires étrangères.
En juillet 2020, l’Éthiopie avait annoncé avoir rempli son objectif de stocker 4,9 milliards de m3 d’eau et prévu une seconde phase à 13,5 milliards de m3.
Il y a désormais assez d’eau pour mettre en opération les deux premières turbines du barrage, a indiqué à l’AFP le responsable éthiopien sans avance de date précise pour le début de la production d’électricité.
Afrika Stratégies France avec France 24