Tout comme les autres évêques africains, ceux du Bénin se sont officiellement prononcés contre la déclaration Fiducia supplicans du pape François, le 18 décembre, autorisant la bénédiction des couples homosexuels. Le sujet fait débat au sein des fidèles depuis la déclaration du pape.
Avec notre correspondant à Cotonou, Jean Luc Aplogan
À la cathédrale Notre-Dame de Cotonou, les jeunes sont nombreux parmi les fidèles et ils sont bien au parfum du débat sur le sujet de la bénédiction des couples homosexuels. Certains sont très sévères dans leur jugement : « Il faut les décourager à jamais. Dieu a créé Adam et Eve, il n’a pas créé Adam et un autre homme. Non. C’est une fille et un garçon. »
Fin décembre, la conférence épiscopale s’était montrée très défavorable. Le père Anicet Gnanvi, en charge de la communication du clergé, résume la déclaration des évêques du Bénin sur le sujet : « C’est non à une telle bénédiction. Les évêques du Bénin ont demandé à tous les prêtres exerçant sur le territoire béninois de s’abstenir simplement d’accorder une telle bénédiction à des couples homosexuels. »
D’autres voix
Il y a pourtant des voix discordantes au sein des fidèles qui demandent de respecter le choix de chacun et de se soumettre à l’autorité du pape François : « Si quelqu’un trouve que c’est bien pour lui, qu’il soit béni ». « La décision provient donc du sommet. On l’exécute et c’est tout ». « Si un homme a envie d’être avec un autre homme, eh bien, c’est son choix », disent-ils.
Que faire de cette déclaration ? Question posée à Père Gnanvi : « S’il était possible de la retirer, cela mettrait chacun vraiment à sa place et on continuerait simplement le chemin avec beaucoup plus de sérénité dans les cœurs mais si ce n’était pas le cas, l’Église est souveraine et nous continuons de croire en l’Église. »
Afrika Stratégies France avec RFI