Cinq membres de l’équipe éducative d’un lycée du Nord-Ouest ont été enlevés cette semaine dans l’enceinte même de leur établissement. Depuis le début de la crise sécuritaire dans les régions à majorité anglophone du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les menaces et attaques contre les écoles gouvernementales sont récurrentes. Celle-ci intervient moins de deux semaines après un communiqué des autorités locales demandant aux enseignants de reprendre le travail.
Dans cette zone, où les attaques sont régulières sur la route, rocailleuse et cabossée et bordée de forêts dense, c’est la première fois que des enlèvements ont lieu à l’intérieur même d’un établissement. Pour Semma Valentine, secrétaire général du syndicat Cattu, c’est la preuve que la situation sécuritaire n’est pas sous contrôle.
Il dénonce l’attitude des autorités : « Les responsables dans les administrations ont l’habitude d’être protégés par les forces de sécurité et circulent dans des véhicules blindés, mais ils mettent la pression sur les enseignants pour qu’ils retournent dans les écoles. Mais quand ces derniers risquent leur vie et sont enlevés, personne ne vient à leur rescousse. Et s’ils ne vont pas en classe, ils ne sont plus payés. Tant d’enseignants ont vu leurs salaires suspendus ! »
Le mois dernier, dans un rapport sur l’impact du conflit sur l’éducation, Human Rights Watch évaluait à 700 000, le nombre d’élèves privés de scolarité depuis 2017 dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. HRW qui, dans ses recommandations, appelle les groupes séparatistes a annoncé publiquement la fin du boycott des écoles en zone anglophone.
Afrika Stratégies France avec RFI Afrique