Si le Togo ne sera pas représenté à ce rendez-vous, Faure Gnassingbé à qui la presse locale attribue une multitude de conquêtes ne devrait pas se soucier de la chaise vide qu’il laissera à Niamey. Mahamadou Issoufou la fera occuper par l’une de ses deux officielles épouses. Ou Adama Barrow qui a fait de Fatoumata Bah la first lady gambienne au détriment de Sarjo Mballow. Alors qu’en prélude à la présidence tournante de la Cedeao par le Niger, une rencontre des premières dames de l’espace régionale est prévue les 6 et 7 juillet, nous consacrons un dossier à ces femmes qui, dans l’ombre, ont parfois plus d’influence sur nos dirigeants que la voix des peuples. Si certaines sont discrètes et d’autres plus exubérantes, toutes exercent, à divers niveaux, le pouvoir qu’elles partagent parfois ostentatoirement avec leurs époux de présidents. L’ordre est alphabétique, à la « patronymie » de leurs maris. Décryptage !
A Niamey, la tâche sera moins facile pour Lalla Malika Issoufou. C’est elle qui, coupant l’herbe sous le pied à sa coépouse, Aissatou, à pris l’initiative alors que la première « première dame » est seule, au nom du Niger, membre de l’Organisation des premières dames d’Afrique pour le développement (Opdad). Mais l’entourage de la seconde épouse de Mahamadou Issoufou prévient, « ici, c’est la Cedeao et non l’Afrique« . Le mari qui a voulu que les deux dames président conjointement la rencontre a été devancé là encore, par Lalla qui a déjà fait des milliers d’affiches pour l’événement, se mettant en vedette et ce, au prix du contribuable. A la veille du sommet de l’Union africaine (Ua) qui se tient dans le pays, le cabinet du chef de l’Etat a reçu la facture, bien salée. Mais cet événement est aussi un grand rendez-vous de mode, allant des styles simples aux plus truculents avec cette concurrence qui ne dit pas son nom, entre des femmes majoritairement sexagénaires. Certaines voyagent avec des dizaines de valises pour un court séjour et d’autres se déplaçant avec leurs stylistes ou habilleurs. Niamey que le Festival international de la mode africaine (Fima) a déjà érigé en capitale continentale de la mode ne peut que savourer l’occasion. Mais encore faudrait-il que nos « mamans » prévoient des tenues adaptées aux 45 degrés qui règnent dans la capitale nigérienne. A cette occasion, Afrika Stratégies France balancent un pan de lumière dans la vie de ces femmes qui, au sens propre comme figuré, tiennent nos dirigeants par… les couilles !
Rebecca Akufo-Addo, la complice (Ghana)
Très populaire auprès des Ghanéens, elle s’est illustrée par son naturel et sa propension à esquisser des pas de danse en public avec son mari. A 68 ans, elle parle comme son mari le français. Juriste et fille de juge, elle travaillera auprès de grandes firmes britanniques puis dans le secteur bancaire de son pays. C’est après sa retraite que son mari sera élu président. Elle n’apparaît nulle part dans les affaires publiques et ne dispose que d’un secrétaire, un assistant et deux conseillers en guise de cabinet. Bien que son père, Jacob Hackenburg Griffiths-Randolph ait été entre 1979 et 1981 président du parlement ghanéen, elle a su garder une certaine distance de la politique. Seule première dame africaine proche de Mélania Trump qu’elle a accueillie en 2018 à Accra, elle échange régulièrement avec l’épouse du président américain et passe une partie de son temps libre à trier les courriers de son mari. Un passe-temps pour celle qui aura été greffière et secrétaire juridique dans une vie passée. Elle est mère de quatre enfants dont Gyankroma qui lui ressemble trait pour trait est aussi celle qui se bat le plus, politiquement, aux côtés de son père.
Fatou Bah et Sarjo Mballow Barrow, la people et la glamour (Gambie)
Deux épouses pour Adama Barrow qui, dès le début de son mandat, a titré la première dame. Fulbée, une autre appellation de peulh, cette fille d’homme d’affaires épousera Adama, avec qui elle aura deux enfants, en 1997. Si le président a pris une seconde épouse, il a tout de même voulu que la première assume le rôle de first lady. Quoi de plus normal dans un pays où, son prédécesseur, Yayah Jammeh avait, en bon polygame, procédé de la ma même façon. Sa journée, elle la passe au service de la Fondation Fatoumata Bah Barrow qui lutte contre la stérilité des femmes dans le pays et ses activités de représentation. Avant d’être première dame, Fatoumata qui a fait l’essentiel de ses études en Gambie avait travaillé chez Elton Oil et Africell, une compagnie multinationale de téléphonie basée à Banjul et présente dans pas moins de quatre pays africains.
Quant à Sarjo Mballow, elle s’est vite rendue discrète et n’est visible qu’au cours de la compétition de football qui porte son nom et se tient annuellement. Tellement discrète que la presse locale se pose des questions, animant toutes les rumeurs à son sujet. Pourtant, cette femme qui a fait peu d’études tient un appartement à la résidence présidentielle et s’occupe, pendant que sa coépouse multiplie des rendez-vous mondains, de la cuisine présidentielle. Le mari s’efforce de passer autant de temps avec chacune des deux épouses, même si la presse lui attribue une préférence pour la première, très active dans les réseaux politiques et surtout, appréciée de Macky Sall, président du Sénégal qui a tout mis en œuvre pour installer le président élu pendant que son prédécesseur, Yayah Jammeh résistait.
Aisha Buhari, l’indomptable et l’insoumise (Nigeria)
Mariée à Mahammadu Buhari depuis 1989 alors qu’elle n’avait que 18 ans, c’est une femme de caractère qui afficha, dès le début, son indépendance de ton. En 2016, elle n’a pas hésité à menacer de ne « pas soutenir son mari à la prochaine présidentielle s’il ne change pas de politique« . Elle déteste les principaux collaborateurs de son mari et a tenté vainement d’imposer des hommes et femmes de son réseau. Petite fille de Ribadu, Premier ministre nigérian de la défense, cette esthéticienne originaire du nord-est a créé plusieurs salons de beauté dans le pays. Avec Aisha, le président de la première puissance économique africaine aura cinq enfants. Contrairement à Patience Jonathan qui l’a précédé au poste de First lady, elle n’a pas voulu disposer de coach ni de conseiller en communication et a accepté que son cabinet de First lady soit fermé. Parfois, son autoritaire président de mari se voit obligé de lui rappeler que sa place est à la cuisine. A 48 ans, cette cosmétologiste formée à Dubaï et à Londres est très proche de la famille de son mari et entretient de bonnes relations avec les autres enfants du président, nés d’un premier mariage. Elle a vainement cherché à imposer dans l’entourage présidentiel son frère Musa Halilu Ahmed, puissant chef traditionnel de l’état d’Adamawa. Si elle voue de l’indifférence à l’égard de Claudine, épouse du président du Bénin voisin qu’elle évite de rencontrer, elle trouve Patrice Talon « stylé » et le lui a fait savoir.
Djéné Kaba Condé, la méprisée (Guinée Conakry)
Kany Diallo et Mina Kone l’ont précédée dans les grâces du président dont elle est la 3e épouse. Alpha Condé l’a épousé le 21 décembre 2010, jour de son investiture. Cette sociologue orginaire de Kankan a exigé le mariage avant d’accéder au Palais avec ses deux filles et son garçon issus d’un premier mariage. La franco-guinéenne, de 20 ans plus jeune que le chef de l’Etat, est plutôt discrète et n’a pas voulu s’embarrasser de fondation ou autres structures. Spécialiste de l’information et de la communication formée à Paris VII, elle n’a jamais réussi à maitriser la com de son incontrôlable et impulsif époux. En épousant pour la troisième fois une peulh, ethnie qui lui est hostile, Alpha Condé vise aussi à travers le mariage une retombée électoraliste. Il ne permettra jamais à la première dame de la Guinée d’avoir la moindre influence au Palais. Et quand Mama Kanny Diallo, l’ancien épouse du président deviendra ministre, Djéné Kaba n’a pas droit au chapitre de la jalousie. « Tu la fermes ! » a rétorqué l’irascible président d’époux.
Ligia Fonseca, l’intransigeante (Cap-Vert)
Né en 1963, cette Mozambicaine naturalisée portugaise est l’une des meilleures avocates de son pays. Belle et soignée, elle aime les couleurs vives. C’est à l’Université de Lisbonne qu’elle rencontrera en 1987son futur mari qui sera élu président de son pays, le Cap-Vert en 2011. Depuis, rien ne les sépare. Et le rôle de première dame que son mari lui souhaite, elle n’en veut point. Elle continue de faire des consultations pour des entreprises internationales et a boudé le cabinet mis à sa disposition. Première femme à diriger l’association des avocats du Cap-Vert en 2001, soit 10 ans après son retour au pays, cette mère de trois filles passe ses soirées à écrire. Elégante, méticuleuse, ferme et rigoureuse, la bourgeoise de 55 ans tient aux bonnes manières et veut scinder sa carrière d’avocate de celle de son président de mari. Elle ne cède à rien, s’accroche à ses idées et refuse de se soumettre au protocole. Si elle n’aime guère les rencontres futiles de premières dames, la première dame nigérienne a insisté pour qu’elle soit à Niamey pour le sommet des First ladies qui s’ouvre ce 6 juillet.
Aissatou et Lalla Malika Issoufou, la géologue prudente et la « doctoresse » yoyo (Niger)
Octobre 2011 sera le mois le plus embarrassant pour Mahamadou Issoufou. Invité aux lancements de deux fondations différentes, son cœur aura balancé longtemps. Finalement, il ne sera à aucune des deux cérémonies. Alors que sous les conseils de son homonyme la princesse Lalla Selma du Maroc dont elle est proche, Lalla Makika décide de lancer Tattali Iyali, sa fondation, Aissatou, sa coépouse devrait inaugurer, quelques jours plus tard, les activités de Guri-La Vie meilleure. Le président du Niger est le seul chef d’Etat du continent, avec Adama Barrow de la Gambie, à avoir officiellement deux épouses. Qui ont des parcours similaires. La plus jeune, Lalla Malika qui parraine le Fima (Festival international de la mode africaine) au Niger, se met plus en avant tout en jouant la discrète. Sa carrure l’y a préparée. Médecin et spécialiste de la médecine tropicale formée entre Niamey et Paris, elle est aussi très politique. Tout comme elle, Aissatou a été formée au bercail et en France. Respectée géologue et diplômée de l’université de Nancy, elle se consacre à la lutte contre le paludisme et le Vih sida depuis l’accession au pouvoir de son mari. Par droit d’ainesse dans le mariage, elle sera seule membre de l’Organisation des Premières dames d’Afrique pour le Développement (OPDAD). Mais au-delà de leur coup de cœur commun, Mahamadou Issoufou, les deux premières dames sont toutes passionnées pour la politique. Actives militantes du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (pnds), chacune crée son réseau interne de femmes. Si Lalla dispose d’un puissant réseau de communication qui assiste discrètement son mari, entre le Niger et la France, Aissatou fait venir régulièrement des éminences grises au palais présidentiel. Si elle partage, avec son mari, spécialiste des mines, la passion de la géologie, cette femme de famille royale n’a jamais supporté l’arrivée d’une seconde épouse et ne manque pas, chaque fois qu’elle le peut, de prendre sa revanche sur Lalla, plutôt pudique et secrète. Pour le président, « avec les deux, il forme la trinité », car il insiste pour convaincre de ce qu’aucune ne vaut plus que l’autre.
Adjoavi Sika Kaboré, l’intello anticonformiste (Burkina Faso)
A 59 ans, cette juriste originaire du Togo est aussi le lien entre Faure Gnassingbé dont Marc Christian Kaboré s’est toujours méfié et le président du Burkina Faso. Quand elle épouse en 1982 celui qui sera élu à la tête du Faso, elle venait d’achever son 3e cycle avec un Certificat en Administration des Entreprises à Dijon. Intellectuelle et grande lectrice, cette fille de professeur de médecine adore les séries de comédie burkinabé et entretient avec Sabine Mensah, la mère du président togolais des relations presque filiales. Les deux femmes sont originaires de la même localité. Dans la crise qui a secoué le Togo en 2017, elle a tenté d’obtenir pour son pays d’origine, le soutien de son président de mari sans y parvenir. Mère de trois enfants, celle qui a créé depuis 2006 l’association Kimi (parapluie) multiplie des initiatives pour l’assainissement du cadre de vie et la protection de l’enfance. Elle a poussé son mari à quitter le Congrès pour la démocratie et le progrès (Cdp) en 2014, en l’encourageant, dès 2012 à s’opposer à la modification de la Constitution par le président Compaoré. Quoi de plus normal pour une juriste anticonformiste qui, aujourd’hui encore, fait office de conseillère juridique pour son mari.
Aminata Maïga Keita, la maisonière (Mali)
Plus que discrète, elle ne s’ingère en rien dans les affaires de l’Etat et ne demande jamais aucune faveur à son mari. Très attachée aux appartements privés de la résidence présidentielle du palais de Koulouba, elle consacre du temps à la décoration et supervise elle-même la cuisine d’Ibrahim Boubacar Keïta. Fille d’Attaher Maïga, ancien ministre, elle a fait de brèves études à l’université de Nantes. Présidente de l’association Agir qu’elle a créée depuis 1994, cette femme pragmatique et très sensible déteste la politique. Passionnée de sport, elle est membre du Comité national olympique et sportif du Mali depuis deux décennies. Traditionnelle, elle prend chaque jour les nouvelles de ses quatre enfants, bien qu’ils soient majeurs et contraint, quand elle le peut, son mari à consacrer quelques weekends à la famille. Sa seule obsession, que son mari finisse au plus vite son second mandat pour qu’elle puisse passer davantage de temps à Bourem, sa ville d’origine dans la région de Gao, au nord du pays.
Fatima Jabbe Maada Bio, miss et cinéaste (Sierra-Léone)
Madingue née en Sierra-Léone, cette extravagante femme qui fit des études de cinéma à Londres est plus britannique qu’africaine. 2013 aura été la meilleure année de sa vie. Elle remporte le prix de la meilleure actrice aux Oscars africains de Washington ainsi que le Gathering of Africa Best (Gab). La même année, Julius Maada Bio l’épouse, lors d’un fastueux et privé festin à Londres alors qu’il ne savait pas qu’il serait, cinq ans plus tard, élu président de la République. C’est une femme de réseau qui a connu une immense prospérité dans le cinéma et le show biz après avoir été, en 2000, Miss Africa. Normal pour une femme qui, à plus de 40 ans, fait dix ans de moins. Mère d’une fille, elle tient sur elle, tout le temps, la photo de son fils, né en 2014 et décédé trois jours plus tard. Elle passe presqu’autant de temps dans son pays que dans la capitale britannique où elle tient une agence de production. Ses origines gambiennes (par son père) ont rapproché les deux pays. Son diplôme de journalisme décroché à l’université de l’art de London College en 2017 lui donne le plein droit d’avoir un œil sur la communication de la présidence qu’elle a toujours voulu contrôler.
Dominique Ouattara, l’alter égo (Côte d’Ivoire)
Cette française d’origine juive a presque autant d’influence que Alassane Ouattara qu’elle épousa en 1991 et ses protégés en ont conscience. Diplômée en administration de biens, elle est experte immobilière. Depuis 10 ans, elle est à la tête de la grande machine humanitaire qu’elle a créée, la Fondation Children of Africa qui l’occupe à plein temps. Son hobby, les grands diners de galas ou pompeux repas aux relents mondains. Si elle a vainement intercédé auprès de son mari pour que Guillaume Soro soit maintenu dans le système, elle a ses intouchables. Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko. Avec Henriette Bédié, cette femme de 65 ans qui n’a aucun enfant pour le président ivoirien, a tenté un rapprochement entre leurs deux époux avant de se lasser. Elle insiste pour que son mari, presque octogénaire, ne se représente pas pour un 3e mandat. C’est une véritable femme de pouvoir qui est au courant de tout. Et tient aux détails. A chaque remaniement, elle consulte la liste avant publication, donne son avis et il lui est déjà arrivé de ramener un ministre mis à la touche. Dans le social, elle aura été la première dame la plus impliquée dans divers domaines en Côte d’Ivoire avec un faible pour le groupe Magic system dont le leader, Asalfo avec qui elle échange régulièrement l’appelle « maman ». Et elle le lui rend bien, « mon fiston » réplique-t-elle. Elle passe rarement deux jours sans prendre des nouvelles du groupe musical.
Marième Faye Sall, la pouvoiriste (Sénégal)
La première dame sénégalaise est une véritable femme de pouvoir ou l’est devenue au fil des années. Car, quand elle épousait en 1992 Macky, elle n’était qu’une belle adolescente ludovicienne (habitante de Saint-Louis) qui n’avait pas encore le baccalauréat. Elle a insisté pour avoir un bureau au Palais présidentiel ainsi qu’un cabinet pléthorique. Depuis, cette ingénieur proche de Alioune, sulfureux frère du président accablé par des accusations de grandes corruptions, fait aussi dans le business où elle a imposé plusieurs membres de sa famille sur de juteuses affaires d’Etat. Méticuleuse, elle a insisté pour lire et corriger, à ses goûts, la biographie qui lui est consacrée sur le site internet de la présidence du Sénégal. Avec « Servir le Sénégal », sa fondation, elle mène sa lutte contre la pauvreté, notamment dans les domaines de la santé où l’accès à l’hémodialyse pour ceux qui en ont besoin la préoccupe. Pieuse, elle assiste des démunis pour réaliser leur pèlerinage à la Mecque, l’un des cinq piliers de l’Islam. Elle veille à ce que son mari fasse ses prières et s’informe, grâce à quelques proches qu’elle a installés dans le système, sur ceux qu’il voit entre deux rendez-vous officiels.
Claudine Talon, la superstitieuse (Bénin)
A la tête d’une fondation depuis l’élection de son mari, Claudine ne lâche pas non plus l’affaire. Si elle a fait construire écoles et dispensaires dans le pays, cette chrétienne très superstitieuse qui croit que le pouvoir de son mari « vient de Dieu » l’a soutenu contre vents et marées dans son chavirement autocratique. Proche de la secte dissidente de l’église catholique appelée Banamè, elle a financé pendant longtemps Parfaite, la gourelle autoproclamée Dieu avant de se rétracter. Depuis, l’église sainte de Jésus de Banamè connaît une traversée du désert et plusieurs de ses comptes sont bloqués. Mère des deux seuls enfants de Patrice Talon (Lionel et Karen), elle entretient une forte amitié avec Jeannette qui a épousé Paul Kagamé depuis 1989. Son confident, Olivier Boko est l’un des hommes les plus influents du système Talon et même si on ne la voit jamais au palais, ses demandes sont perçues par son mari comme des ordres. « Comme tu voudras.. » aime-t-il conclure avec elle les discussions.
Rosa Teixeira Vaz, la vice-présidente (Guinée Bissau)
Sa fondation, Rosa Vaz lui tient à cœur. Elle lui consacre tout son temps au point d’agacer son mari qui fait face à une crise politique qui n’en finit point. Ancienne hôtesse de l’air, elle ne lâche pas tout de même le président. Tout comme Dominique Ouattara de la Côte d’Ivoire, elle est la vice-présidente. Discrètement et dans l’ombre de son mari, elle décide de l’essentiel, suit de près la gestion de la crise par la Cedeao au sein de laquelle elle a de bons contacts. Femme de réseaux, elle est plus passionnée par le lobbying et la politique que par l’humanitaire. Très féministe, sa fondation lui permet néanmoins de multiplier des rencontres sur la jeune fille africaine, quoi de plus normal pour cette mère poule pour ses trois enfants.
Clar Weah, la pieuse (Libéra)
Américaine originaire de la Jamaïque, cette chrétienne évangélique, qui avait voulu entre temps devenir pasteure, est animée par une foi en Dieu sans pareil. Ancienne fonctionnaire de la Chase Bank où elle rencontrera son mari venu ouvrir un compte, elle se passionnera très vite pour l’Afrique ainsi que pour la politique. Mère de trois enfants (Georges avait un garçon avant de la rencontrer) dont Timothy, 18 ans, est déjà footballeur professionnel. La journée de Clar est rythmée par les messages codés qu’elle échange avec son mari et la prière. Elle insiste pour faire sa dernière prière de la journée avec Georges. Elle voyage régulièrement en Floride, où elle possède un restaurant haïtien et une épicerie exotérique au détriment de sa Jamaïque natale à laquelle son époux semble plus attaché qu’elle. Si l’afrodescendante déteste les diners mondains, elle tient en l’occurrence à préparer les repas pour le président et surtout, concocte des crêpes et gâteaux à longueur de journée.
MAX-SAVI Carmel, Afrika Stratégies France