Va-t-on vers un coup de théâtre dans l’affaire Maxime Mokom, devant la Cour pénale internationale ? Arrêté en mars sur la base d’un mandat d’arrêt émis quatre ans plus tôt pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, le milicien centrafricain pourrait bientôt être mis en liberté provisoire. C’est en tout cas ce que laisse entendre une décision des juges rendue le 7 novembre.
Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas
Il est plutôt rare que des juges invitent un détenu à réclamer sa libération. Mais il faut dire que l’affaire Mokom est aujourd’hui dans l’impasse. Les audiences de mise en accusation prévues fin janvier vont devoir être reportées. Car pour l’instant, Maxime Mokom ne dispose que d’un avocat de permanence, qui est chargé des affaires courantes.
Les juges ont rejeté il y a déjà sept mois l’avocat choisi par le milicien anti-balaka, Nick Kaufman. Pour les juges, il y aurait un conflit d’intérêt puisque cet avocat a aussi été, dans le passé, le conseil de Nourredine Adam, l’un des chefs de la Seleka, aujourd’hui en fuite. Tout cela a valu une longue procédure. Dans ce cadre-là, les juges avaient décidé en juillet de rendre public le mandat d’arrêt dressé contre Nourredine Adam.
Aujourd’hui, la question est devant la Chambre d’appel. Mais la décision tarde à venir. Ce qui a donc suscité l’impatience des juges chargés de la mise en accusation. Les représentants des victimes ont d’ores et déjà annoncé qu’ils s’opposeraient à la libération de Maxime Mokom en Centrafrique. Ils estiment que la situation sécuritaire y est « extrêmement instable ».
Afrika Stratégies France avec RFI