Quelques jours après la passation de charges pour le compte de l’Economie numérique, l’agenda d’Amadou Coulibaly a repris sa vitesse habituelle de croisière. Le porte-parole du gouvernement reçoit une délégation d’élèves fonctionnaires originaires du District des Savanes le mercredi dernier avant l’hommage à Jean Hélène le lendemain. Compte rendu.
21 octobre 2003, une date tristement inoubliable pour la presse dans le monde entier. Un journaliste reporter de grande portée vient de s’éteindre à Abidjan, abattu devant une prison par un agent de sécurité. L’émoi est vif, la consternation forte et la colère indescriptible dans le monde entier. Jean Hélène, de son vrai nom Christian Baldensperger, né le 8 août 1953 à Mulhouse était un journaliste français passionné par l’Afrique. Sa mort est une énorme perte pour le monde des médias mais aussi pour Radio France internationale pour laquelle il travaillait. L’Association des professionnels de la presse étrangère en Côte d’Ivoire (Apci), en collaboration avec l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) ont voulu lui rendre, 20 ans après sa mort, un vibrant hommage, une cérémonie à laquelle Amadou Coulibaly ne peut se soustraire. Passionné des libertés, homme de lettres, il est aussi le ministre de tutelle de la presse. Mais avant cet hommage, de jeunes élèves fonctionnaires de la région des Savanes font un détour chez le ministre.
Visite de courtoisie et d’ainesse
Dans la soirée du 25 octobre, Amadou Coulibaly a reçu à son cabinet, au 8ème étage de l’immeuble Sciam, une délégation d’élèves fonctionnaires originaires du District des Savanes, venus pour une formation en administration de base. Ces futurs fonctionnaires sont venus exprimer leur admiration et leur reconnaissance envers le Chef de l’État pour sa reconduction au sein du gouvernement, et pour recevoir des conseils de leur aîné pour leur future carrière au sein de l’administration. C’est une tradition en Afrique que des jeunes aillent écouter et prendre conseils chez des ainés. Le ministre les a écoutés avant de leur prodiguer ses conseils. Amadou Coulibaly a tenu à les remercier pour leur déplacement et pour lui avoir donné l’opportunité d’avoir cet échange avec eux. « Je les ai également encouragés à devenir de bons fonctionnaires, car de leur position, chacun d’eux sera chargé de mettre en œuvre la vision du Président Alassane Ouattara, qui demeure une chance pour notre pays » a réitéré Amadou Coulibaly. Les échanges à bâtons rompus ont continué. Avant de les laisser partir, le porte-parole du gouvernement a rappelé l’urgence et la nécessité de « rester loyal à son pays et à ses autorités » insistant sur l’attente du président Ouattara d’avoir « une relève de qualité pour l’administration« . Le lendemain, la cérémonie commémorant les 20 ans de la mort de Jean Hélène mobilisera le ministre.
Une initiative de l’Apci et de l’Unjci
Deux organisations de presse de Côte d’Ivoire, L’Apci et l’Unjci commémorent les 20 ans de la disparition de Jean Hélène. Si le célèbre reporter est mort le 21 octobre 2003, c’est la date du 26 qui a été retenue pour la cérémonie d’hommage. A la Maison de la presse, l’Association des professionnels de la presse étrangère en Côte d’Ivoire (Apci), en collaboration avec l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci), a organisé une cérémonie de commémoration pour marquer les 20 ans de la tragique disparition marquée par des témoignages sur la vie du journaliste, suivi d’une procession de 750 mètres aboutissant au dépôt d’une gerbe de fleurs sur le lieu de l’assassinat, dans le parking de la Sûreté au Plateau. Les organisateurs ont souligné que cette cérémonie rend hommage à la mémoire de Jean Hélène et à tous les journalistes assassinés à travers le monde, tout en rappelant l’importance de mettre en place un environnement sécurisé pour les journalistes dans l’exercice de leur fonction et de promouvoir l’accès à une information libre. Amadou Coulibaly a chaleureusement salué l’initiative de cet hommage, soulignant son importance pour honorer la mémoire de Jean Hélène et de tous les journalistes victimes d’actes violents dans le monde. Il a également réaffirmé l’engagement du gouvernement à garantir un environnement sûr et sécurisé pour les journalistes. Aux côtés du ministre de la communication, très sensible à la question de la liberté de presse, un autre dignitaire de la majorité présidentielle, l’ex ministre Kouadio Konan Bertin qui était précédemment ministre en charge de la réconciliation.
Le crime odieux de Jean Hélène doit nous rappeler qu’il y a déjà eu trop de sacrifices pour la liberté de la presse, Amadou Coulibaly espérant que plus « jamais de journaliste ne meurt à Abidjan » pour des causes liées à son métier.
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