A côté de la santé et de l’emploi des jeunes, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dispose d’un des budgets les plus importants en Côte d’Ivoire. Et pour cause, ce secteur vital suscite l’attention d’Alassane Ouattara. Même si le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche a connu une légère baisse pour 2024, l’exponentielle augmentation l’an dernier permet de maintenir en alerte les priorités. Mi-novembre, Adama Diawara les passe en revue.
Le défilé devant le parlement ivoirien est un exercice incontournable pour tous les membres de l’exécutif, faire passer au vitriol leur projet budgétaire en cette fin d’année par le parlement. Comme tous ses autres collègues, Adama Diawara n’a pas échappé au rituel. « Rationaliser les dépenses tout en maintenant les priorités », c’est le mot d’ordre du ministère en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Alors qu’au bout du débat son budget a été adopté à l’unanimité par les représentants du peuple, le ministre ne perd pas de vue ses priorités, « maintenir le cap de l’excellence tout en facilitant l’accès à l’enseignement supérieur » par l’ouverture de nouvelles universités. Si depuis son arrivée au pouvoir en 2011, Alassane Ouattara multiplie de nouvelles et modernes universités, comme celle de Man, l’université en cours de construction de San Pédro mobilise admiration et attention. Le ministre s’y rendra d’ailleurs dans la foulée.
Stable et adapté
Le moins qu’on puisse dire, malgré une légère baisse, est que le budget de l’enseignement supérieur est stable. Car, s’il a connu une baisse de 2,39%, il faut noter tout de même que c’est l’un des budgets les plus résilients face à la pandémie de covid-19. L’année dernière d’ailleurs, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique a connu une spectaculaire hausse de 11%. Alors qu’il était d’un peu plus de 260 milliards CFA en 2022, soit 397,1 millions €, il est vite passé à 290 milliards CFA pour 2023. Alors que de nombreux ministères ont vu leurs dépenses baisser drastiquement, la politique pertinente d’Alassane Ouattara maintient une hausse stratégique pour l’enseignement supérieur malgré les effets de la pandémie. La stabilisation dudit budget pour 2024 permet de consolider les acquis et d’ouvrir de nouveaux chantiers. Les acquis, c’est d’abord la qualité de l’enseignement, cheval de bataille du ministre. Puis, la facilitation d’accès à l’enseignement supérieur avec l’extension de campus universitaire. « Tout en construisant de nouvelles universités, la Côte d’Ivoire conforte et modernise son pôle universitaire principal de Cocody » précise-t-on au cabinet du ministre. Pour Adama Diawara, le nouveau budget « permettra également au ministère de réaliser les actions, activités, réformes majeures nécessaires à la réalisation de la mission principale assignée par le gouvernement au sous-secteur Enseignement supérieur et Recherche scientifique ».
La nouvelle loi
Le pays connaît une nouvelle loi pour le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche promulguée le 22 mai 2023 par Alassane Ouattara. Forte de ses 153 articles, la nouvelle loi qui intègre un besoin d’innovation et de modernisation comprend six (06) titres et vise à répondre aux nouveaux défis de l’enseignement supérieur tout en confortant la recherche scientifique. En l’évoquant lors d’une conférence de presse, le ministre a d’ailleurs insisté sur l’importance des ressources humaines de qualité « capables développer une recherche scientifique pertinente capable de répondre de façon concrète aux problèmes de développement qui se posent à la nation« . Adama Diawara a tenu à présenter cette nouvelle disposition aux différents acteurs de son département ministériel lors d’une conférence à l’Amphithéâtre A du District de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody ce 16 novembre. L’occasion de cette rencontre de travail a permis au ministre de l’Enseignement supérieur de préciser que la nouvelle loi permettra de pallier les insuffisances de la loi de 1995, en instituant une plus grande indépendance entre la Recherche, l’Innovation et l’Enseignement supérieur. Adama Diawara a également indiqué que la promulgation de cette nouvelle loi permettra de renforcer l’autonomie et d’améliorer la gouvernance des structures d’Enseignement supérieur et de Recherche scientifique à travers la modification des structures sous tutelle. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a également fait savoir à son auditoire que cette nouvelle loi devrait permettre la résolution des problèmes systémiques qui se posent au sous-secteur Enseignement supérieur et recherche scientifique, que sont entre autres l’insuffisance de la capacité d’accueil des universités publiques, le manque d’enseignants dans certaines spécialités (Mathématiques, Physique, Informatique, Fiscalité…) ainsi que le problème lié à l’insuffisance du financement de l’Enseignement Supérieur.
Dès le lendemain, Adama Diawara s’est rendu le vendredi 17 novembre 2023, à l’Université de San Pedro (338km d’Abidjan), pour s’imprégner de l’état d’avancement des travaux de la première phase. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a pu visiter les résidences universitaires, les bâtiments des unités de Formations et de recherche; le bâtiment des équipements scientifiques et celui des laboratoires; l’hôtel des enseignants, la bibliothèque et l’auditorium de 600 places.
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