Côte d’Ivoire : au patronat, la méthode d’Ahmed Cissé

Sixième président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire, Ahmed Cissé a récemment pris ses fonctions, soit un mois après son élection. Ce magnat des affaires aux commandes de Brandon & Mcain, un conglomérat logé à la Riviera Golf d’Abidjan, commence à imprimer sa marque. Il met notamment un accent grave sur la promotion des champions nationaux pour une économie encore plus dynamique.

« Le projet que je porte vise globalement la prospérité de l’ensemble du secteur privé ivoirien ». Ahmed Cissé donne le ton depuis sa prise de fonction, le 28 décembre, en qualité de président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI). Parmi ses priorités : servir les intérêts des PME nationales et promouvoir les grandes entreprises pour en « faire des capitaines d’industrie capables de conquérir de nouveaux marchés à l’international ». Des priorités qui requièrent des préalables de la part de l’Etat qu’il a présentés au président Alassane Ouattara le 5 janvier lors de la cérémonie de présentation des vœux de Nouvel an au Chef de l’Etat et au Premier ministre Patrick Achi qui l’a reçu en audience le même jour.

Élu à l’unanimité le 30 novembre dernier pour un mandat de trois ans renouvelable une fois, Ahmed Cissé est le sixième président de la CGECI. Il succède à Jean Marie Ackah, un homme d’affaires ultra-discret, président de la Compagnie ivoirienne de production animale  et qui a présidé le patronat pendant six ans, renforçant notamment la gouvernance et la notoriété de cette organisation. « Le Président Ahmed Cissé saura porter notre organisation à un niveau encore plus élevé, au bénéfice du secteur privé », déclarait le président sortant lors de la cérémonie de passation de service.

Au cœur du business ivoirien

Businessman accompli formé à l’école américaine, Ahmed Cissé est le président de Brandon & MCain, un conglomérat qu’il a fondé au début des années 2000 et investi dans l’immobilier, les télécoms, l’énergie et les mines. En outre président du conseil d’administration de la filiale togolaise du groupe marocain Banque Centrale populaire, il est également président du conseil d’administration de l’opérateur télécom Moov Côte d’Ivoire dont il a été un temps directeur général.

A la base, le tycoon est un banquier qui passe notamment par Citibank, puis par le secteur des télécoms avant de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Un des ténors de la CGECI depuis longtemps, il a commencé à siéger au conseil d’administration en 2014, avant d’être désigné vice-président deux ans plus tard. Proche parent du président Alassane Ouattara, Ahmed Cissé -de nature très discret à l’instar de son prédécesseur- préfère être connu pour ce qu’il a personnellement construit au fil des années. Il dispose également un solide carnet d’adresses avec des entrées privilégiées au sein de plusieurs milieux d’affaires dans le monde comme aux Etats-Unis où il a présidé le Business Forum US-Côte d’Ivoire en marge du Business Forum Etats-Unis Afrique qui s’est tenu à Washington en décembre. Pour le ministre ivoirien de l’Industrie et de la Promotion des PME Souleymane Diarrassouba, son élection à la tête du patronat « est un choix judicieux ».

« Je ne ménagerai aucun effort »

Ahmed Cissé prend la présidence de la CGECI au moment où l’économie ivoirienne se relance, suite à la crise liée à la pandémie et la guerre en Ukraine, avec des perspectives de croissance prometteuses pour 2023. Si le Fonds monétaire international (FMI) se montre optimiste, pronostiquant une croissance du PIB de 6,45% cette année contre une estimation de 5,7% en 2022, le gouvernement table sur un taux de croissance du PIB de 7% d’ici à 2025, a annoncé le président Ouattara dans son discours de nouvel an à la Nation. Il nourrit l’ambition de réaliser pleinement à cette échéance le Plan national de développement (PND) dont 75% des investissements devraient émaner du secteur privé. « Mon intime conviction est que la Côte d’Ivoire ne pourra pas passer à une autre échelle de son développement, ni réussir son plan national de développement (PND) 2021 – 2025 sans un secteur privé fort, porté par des champions nationaux. Je ne ménagerai aucun effort afin que cette vision aboutisse durant mon mandat », s’est engagé Ahmed Cissé lors de sa prise de fonction.

Le nouveau président de la CGECI a identifié quelques impératifs pour permettre au secteur privé de contribuer au mieux à l’embelli économique en Côte d’Ivoire : la poursuite des réformes, notamment celle de l’annexe fiscale ; l’amélioration du climat des affaires, de la politique d’industrialisation pour ce pays premier producteur mondial de cacao et de noix de cajou ; la promotion des champion nationaux… Lors de son échanges avec le Premier ministre, ce dernier l’assuré de la détermination du gouvernement à accompagner le secteur privé, surtout dans ce contexte de reconstruction économique.

Inspiration

En bon stratège, Ahmed Cissé construit également son leadership avec une dose d’inspiration de ceux qui l’ont précédés. La semaine dernière, il a notamment fait le plein de conseils au domicile de Jean Kacou Diagou, président du Groupe NSIA et voix d’influence du business ivoirien qui -entre 2005 et 2016- a présidé le patronat d’une main de maître.

Afrika Stratégies France avec La Tribune Afrique

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