Un mois après le déclenchement de la Télévision numérique terrestre, Tnt, Amadou Coulibaly fait le tour de nombreuses chaines de télévisions privées à Abidjan. Occasion pour le ministre de la Communication et des Médias d’appréhender les attentes des télévisions privées qui se mettent au pas du déploiement de la tnt et d’évaluer les aides que l’Etat peut leur apporter. Que ce soit à A+Ivoire, Nouvelle chaine ivoirienne (Nci), Life Tv, 7Info, cette tournée rassure promoteurs et personnels. Le point.
La Télévision numérique terrestre, Tnt. Elle était au cœur du programme du ministre ivoirien de la communication et des médias pendant ce mois de novembre. Un peu plus d’un mois après le début du déploiement lancé par Amadou Coulibaly, il a fallu faire un tour dans les télévisions privées pour s’imprégner du déploiement en cours dans ses télévisions plutôt modernes. Et le processus étant très complexe, technologiquement, il est évident que sans l’aide de l’Etat, les télévisions privées auront du mal à suivre aisément le rythme. C’est ce qui motive ce tour des « plateaux » et des échanges, souvent très enrichissants avec les promoteurs et le personnel. Colossale mission d’autant que ces dernières années, la Côte d‘Ivoire qui a libéralisé le secteur a connu une floraison de chaines aussi généralistes que thématiques. Pour faire face, plusieurs chaines de télévisions ont reçu la visite du ministre mi-novembre, à commencer par A+Ivoire qui a reçu Amadou Coulibaly à son siège à Cocody dès le 16 novembre… Rappelons que ces chaines se sont vite mises dans la cadence de la Tnt.
Echanges opportuns
Après A+Ivoire à Cocody et dans la même journée, Amadou Coulibaly se rend auprès de la Nouvelle Chaine ivoirienne (Nci). Tout comme à A+Ivoire, rencontres avec les dirigeants et une séance de travail élargie au personnel. Objectif selon le ministère de la communication, « s’imprégner des réalités et des attentes des éditeurs de chaînes privées, pour un meilleur déploiement de la Tnt« . Quelques explications, des constats par le ministre de la situation de chaque télévision, de l’effectivité du déploiement et des problèmes rencontrés, le niveau technique variant d’une chaine à l’autre et de longues discussions sur le déploiement de la Tnt, etc. A la rue des thoniers à Treichville, quartier d’Abidjan, la direction de la Nci s’est dite « satisfaite et heureuse de cette visite« . Le lendemain, c’est à Life tv que la délégation ministérielle est reçue par Fabrice Sawégnon et ses collaborateurs. Rituel de routine dans cet édifice moderniste de Cocody Rivera 4 mais aussi l’occasion pour Amadou Coulibaly de revenir sur la libéralisation du secteur de l’audiovisuel, ses étapes et ses apports positifs pour la société et la démocratie. Puis la dernière chaine de télévision à se déployer dans le cadre de la Télévision numérique terrestre, 7Info qui gît au même quartier que sa consœur Nci. Le patron du groupe Optimum Média qui édite la chaine, Jean-Philippe Kaboré est par ailleurs le fils de Henriette Diabaté, respectable figure de la politique ivoirienne. L’ambiance était cordiale d’autant que ces entreprises de presse ont rarement reçu des visites de ministres autrement que pour participer à des émissions.
Un défi technologique
La Télévision numérique terrestre est avant tout un enjeu technologique. Il faut abandonner le mécanisme d’émission et de réception qui existait, la Télévision analogique terrestre, axé sur les pilotes et l’utilisation des ondes hertziennes. Ce mécanisme, beaucoup plus complexe et coûteux à long terme, offrait aussi des fréquences réduites et impactait sur la libéralisation du secteur, rétrécissant les possibilités de création de nouvelles chaines de télévision. La mise en place de la Télévision numérique terrestre est un long processus. Il permet une émission plus facile, adaptée à l’exigence de qualité d’images et surtout faciliter par le recours à l’internet au détriment du satellite qui était auparavant l’unique canal. En France, pays de référence pour les anciennes colonies africaines, il a fallu une bonne décennie. Le processus a été lancé en 2005 en Métropole puis en 2010 dans les territoires d’Outre-mer. En Afrique de l’ouest, au sein de l’Union économique et monétaire ouest africaine, le défi a été adopté comme un enjeu régional, ce qui n’a pas empêché de nombreux problèmes et des reports récurrents de l’échéance. La Côte d’Ivoire a été un des pays pionniers, à enclencher, dans la pratique, le passage de l’analogie au numérique.
Avec l’appui du gouvernement
Une certitude, compte tenu de la complexité de ce passage à la télévision numérique et de la fragilité matérielle et économique de nos entreprises de presse, l’aide du gouvernement s’impose, naturellement. Et de cela, Amadou Coulibaly est plus que conscient. Plusieurs de ces proches collaborateurs portent le message selon lequel, « cette tournée est un premier pas et permet d’évaluer les besoins supplémentaires » et surtout « l’accompagnement indispensable » et les possibilités de l’Etat de voler au secours de ces nombreuses chaînes de télévisions du secteur privé.
Entamée depuis 2012, le processus a pris du temps mais son aboutissement a vite fait d’oublier les difficultés d’étapes. A la suite de la Côte d‘Ivoire, plusieurs pays devraient suivre le rythme notamment le Bénin, le Togo, le Niger et le Mali qui sont encore très en retard.
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