Deux institutions du secteur des médias publics ont fêté fin octobre leur 60e anniversaire. De la salle de la mairie d’Aboisso où il était personnellement à l’hôtel Sofitel où son collègue Mamadou Touré l’a représenté, le ministre ivoirien de la communication et des médias profite de ces événements pour renouveler ses messages. Ceux du soutien au personnel et de la modernisation des infrastructures. Priorités phares depuis l’entrée d’Amadou Coulibaly au gouvernement.
25 octobre. Sous la présidence du ministre de la Communication et des médias, la cérémonie des 60 ans de l’Agence ivoirienne de presse (Aip) s’ouvre pompeusement sous une thématique d’actualité, « Les agences de presse à l’ère des nouveaux outils de communication et des infox ». Thème auquel tient le ministre Amadou Coulibaly d’autant qu’avec la prolifération des réseaux sociaux, la Côte d’Ivoire qui est le champion sous-régional des buzz sur internet fait récurremment face à l’intox, revers de l’exposition des nouvelles technologies de l’information. Le lendemain, c’est un autre levier des médias publics ivoiriens, Radio Côte d’Ivoire qui commémorera ses 60 ans. Des noces de Diamant qui, de l’agence publique de presse à la radio publique contribuent à moderniser des secteurs en pleines et permanentes mutations.
L’Aip en fête
La cérémonie a été placée sous le parrainage du Président du conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC), Dr Eugène Aka Aouelé, et la présidence du ministre de la Communication, des Médias et de la Francophonie, porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly. Et comme ce dernier le fait depuis qu’il est au gouvernement, il a saisi l’occasion pour récompenser de nombreux agents de la structure publique. Une manière de marquer son attachement à la reconnaissance vis-à-vis du personnel. La ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, Anne Désirée Ouloto et le président du Conseil de régulation de l’Autorité de régulation des télécommunications (ARTCI), Diakité-Coty Souleïmane, en a été les invités d’honneur. 20 agents fonctionnaires qui totalisent au moins 15 années de fidélité à ladite agence ont été décorées dans l’Ordre du mérite de la Fonction publique. Les cinq meilleurs correspondants de presse pigistes ont également été récompensés. Cette cérémonie a également été l’occasion pour inaugurer à Aboisso, le nouveau bureau régional l’Agence pour le Sud-Comoé, un geste qui contribue à l’autre axe de ce ministère, la rénovation et la modernisation. Cette permanente adaptation au temps est la marque de la Côte d’Ivoire dont l’actuel président, Alassane Ouattara nourrit de grandes ambitions pour son pays qui peut compter aussi sur ses atouts économiques.
Radio Côte d’Ivoire aussi
Le lendemain de l’anniversaire des 60 ans de l’Agence ivoirienne de presse, c’est Radio Côte d’Ivoire qui s’est livrée à ses noces de Diamant. La cérémonie eu lieu au Sofitel. Le Ministre Mamadou Touré, Ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique, porte-parole adjoint du gouvernement a représenté, à l’occasion, son homologue de la communication et des médias à cette cérémonie. Une cérémonie placée sous le parrainage du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, M. Patrick Achi. Ces festivités organisées par la direction générale de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) sous la co-présidence du Ministre de la Communication, des Médias et de la Francophonie, M. Amadou Coulibaly et du Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, M. Moussa Sanogo n’ont pas que fait le bilan mais posés la question des perspectives. L’importance de la radio n’est plus à démontrer, elle est le moyen le plus populaire pour atteindre la masse. Même dans les localités les plus lointaines de l’Afrique, à défaut de la télévision, les habitants ont toujours un accès à la radio. Ceci est d’autant plus important que la distribution de la presse papier reste accessoire. Cette cérémonie a été marquée par l’animation de divers panels d’échange portant sur « les enjeux de la radio à l’ère du numérique ». Le Directeur de Cabinet du Ministère de la Communication, des Médias et de la Francophonie, M. Jean Martial Adou et le Directeur Général de la RTI, M Fausseni Dembélé ont également pris part à cette cérémonie.
Pionniers dans la sous-région
L’Agence ivoirienne de presse, Aip a été créée en 1961 » pour permettre à la Côte d’Ivoire d’assurer sa souveraineté en matière de collecte et de redistribution de l’information nationale et mondiale« . C’est l’un des principaux organes de presse publics dans la foulée des indépendances dans la sous-région. La plupart des autres pays rejoindront la Côte d’Ivoire quelques années plus tard. Dotée de la personnalité civile et de l’autonomie de gestion, elle est soumise à la tutelle administrative et technique du Ministère de la Communication. Quant à la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) est un groupe ivoirien de télévision et de radio créé le 26 octobre 1962, et dont le capital est exclusivement détenu par l’État ivoirien. Il s’agit d’un média de service public financé par la redevance, la publicité et des subventions de l’État.
Que ce soit dans le domaine de l’agence de presse ou celui de la radiotélévision, la Côte d’Ivoire a été à l’avant-garde, cela s’explique aussi par la vision et les ambitions, parfois démesurées, du père de la Nation. Félix Houphouët-Boigny a profité des atouts économiques de son pays, de la paix et de la stabilité qui y régnaient pour prendre le devant dans la sous-région francophone en ce qui concerne les instruments de souveraineté. Ou encore, tout ce qui est lié à l’image de son pays, notamment les moyens de communications dont les médias. Pour le personnel comme pour le ministre de tutelle, « ces festivités sont des occasions de réflexion » pour l’avenir de ces structures ayant marqué la vie de plusieurs générations d’ivoiriens depuis l’indépendance en août 1960.
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