La dernière fois que le chef de l’État s’était exprimé devant le Congrès, c’était il y a deux ans. Devant les parlementaires, il avait alors annoncé qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle de 2020 et s’était engagé à transférer le pouvoir à une nouvelle génération. C’est dire si son discours sur l’état de la nation de ce mardi 19 avril était attendu.
L’adresse a duré environ une demi-heure et elle n’a pas déçu. Moins d’une semaine après avoir accepté la démission de Patrick Achi, Alassane Ouattara a d’abord annoncé qu’il le reconduisait dans ses fonctions de Premier ministre. L’homme sera chargé de conduire une équipe resserrée, d’une trentaine de membres – contre 41 dans le précédent gouvernement – et il n’aura pas le droit à l’erreur. Alassane Ouattara le lui a répété ce mardi devant le Congrès : « Monsieur le Premier ministre, vous avez reçu mes instructions en ce sens. »
Tiémoko Meyliet Koné
Ce ne sera donc pas la vice-présidence pour Achi, comme certaines rumeurs le disaient ces derniers temps à Yamoussoukro. Un autre fidèle d’Alassane Ouattara lui a été préféré à ce poste : Tiémoko Meyliet Koné. « Un technocrate hors pair, un brillant économiste et un homme compétent », a décrit le chef de l’État. Né en 1949 et originaire de Tafiré, ce Sénoufo a fait une grande partie de sa carrière au sein de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), où il a connu Alassane Ouattara.
Ancien directeur de cabinet de Guillaume Soro, alors Premier ministre, le gouverneur Koné a aussi un passé politique. Ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat, il devient brièvement, de décembre 2010 à mai 2011, le conseiller spécial du président ivoirien, chargé des questions économiques et financières, avant de prendre les commandes de l’institution monétaire ouest-africaine.
Afrika Stratégies France avec Jeune Afrique