Ce 10 février, soit près de trois mois après le passage d’Amadou Coulibaly au parlement et le vote à l‘unanimité de son budget, le ministère fait sa rentrée budgétaire. Une occasion que ne peut pas manquer le ministre à la salle de conférence du 8e étage de l’immeuble SCIAM du quartier administratif de Plateau.
Immeuble Sciam au Plateau, siège du ministère. Le 10 février, cadres et chefs de départements concernés sont au grand complet. Le nerf de la guerre est ce qu’il a de plus important pour la réalisation des grands projets du ministère. Ce d’autant qu’engagé sur la voix de la modernisation depuis bientôt deux ans, le ministère de la Communication, en charge des médias et de la Francophonie a plus que besoin d’argent. Cette rentrée vise d’ailleurs » à optimiser l’exécution du budget 2022 alloué au ministère de la Communication et des médias ». Elle fait suite à la séance d’information organisée par la Direction Générale du Budget et des Finances (DGBF) un peu plus tôt.
Principaux objectifs de la rentrée budgétaire
Au-delà, de la crise sanitaire qui a quelque peu affecté les recettes de l’Etat ivoirien comme dans tous les pays du monde, cette rentrée doit avant tout « optimiser » l’exécution du budget, ce qui signifie « faire beaucoup avec le peu » a tenu à rappeler Amadou Coulibaly. Raison pour laquelle tous les acteurs budgétaires dudit Ministère ont pris part à cette rentrée budgétaire, tant attendue depuis le début de l’année. « Les présentations faites par les experts de la question ont permis aux participants d’avoir une bonne connaissance des règles d’encadrement de l’exécution du budget de l’Etat ainsi que de la règlementation et des procédures en vigueur en matière de passation des marchés publics » selon le ministère qui en a fait un des principaux objectifs. Occasion pour le ministre lui-même de rappeler le besoin d’une gestion « rigoureuse et responsable du budget alloué à son département Ministériel, en vue de contribuer à la matérialisation de la bonne gouvernance prônée par le Président de la République, SEM Alassane Ouattara ». Un rappel d’autant plus important que le président de la République tient fermement à l’orthodoxie financière. Il a récemment commandité des audits sur plusieurs dizaines de sociétés publiques et parapubliques, ce qui a abouti à des changements de directions. L’ultime finalité pour Amadou Coulibaly « de travailler avec détermination, afin d’atteindre les objectifs qui leur ont été fixés au titre de l’année 2022 » a-t-il insisté devant les principaux acteurs financiers du ministère.
En chiffres ?
Le 18 novembre, après le passage du ministre au parlement, le budget a été voté à l’unanimité. Soit vingt-huit milliard huit cent soixante-dix-neuf million cinq cent cinquante-six mille quarante-sept (28 879 556 047) Francs CFA qui se repartit entre quatre (4) programmes. Les spéciaux du trésor ont pour leur part absorbé la grande partie, 14.221.000.000 F Cfa soit la moitié suivie de la Communication et des médias. Il s’agit là des principaux portefeuilles dudit ministère, qui, à plus de 36% s’arroge 10.561.923.440 f Cfa du budget. L’administration générale se contentera de 3 705 250 210 F CFA soit 12,82% du budget global. Un domaine plutôt stable même si globalement, le budget a dû s’imposer quelques dégraissements qui l’ont réduit de 12%, covid-19 oblige. Les experts saluent plutôt « un budget adapté » dont la légère réduction ne devrait pas avoir d’impact tant que la gestion reste rigoureuse comme elle l’a été l’an dernier. Amadou Coulibaly est d’ailleurs revenu sans cesse sur l’urgence de « proscrire l’indiscipline budgétaire ». Conformément à l’une des grandes orientations stratégiques du président de la République lors de la rentrée consacrant la reprise des activités gouvernementales en 2022. Enfant pauvre du budget, la Francophonie retrouve tout de même une place claire dans le présent exercice.
L’institutionnalisation et la bonne gouvernance en ligne de mire
« Le budget du ministère de la communication adopté servira à l’élaboration d’au moins sept textes majeurs devant permettre d’améliorer d’au moins 60% l’environnement institutionnel du secteur de la communication et des médias » avait confié le cabinet qui table aussi sur « le renforcement de la capacité du personnel du secteur et à l’amélioration de la gestion des fonds publics du ministère« . Cela permet un rattrapage du retard accusé sur le plan de l’institutionnalisation et un étoffement du mécanisme de gestion dont dépend la transparence. Une contrainte d’autant plus importante qu’elle facilitera les ajustements pour faire face à un budget qui est légèrement rongé. « Le budget du ministère de la communication permettra d’améliorer la planification, le suivi et l’évaluation des projets majeurs dans les secteurs de la Communication, des médias et de la francophonie » entre autres selon le ministère. Il ambitionne de renforcer la production, la diffusion de l’information par l’amélioration significative des différents taux de couverture en télévision, radio et presse écrite, « dans une proportion d’au moins 70 % ». « Notre vision est institutionnelle par le renforcement du cadre législatif et du règlement de nos services et structures » avait confié Amadou Coulibaly. Et comme la prise en compte du capital humain lui tient à cœur, il insiste sur cette vision « humaine parce que valorisant les professionnels du métier par une assistance professionnelle et sociale « .
Après les audits de 2021 dont les conséquences et recommandations ont été immédiatement appliquées avec le départ de plusieurs patrons de sociétés publiques, la bonne gouvernance sera le vadémécum de chaque membre de l’exécutif. Après le rebond de la croissance économique, « la rigueur budgétaire sera le socle des prochaines années » rappelle Patrick Achi, le discret Premier ministre.
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