Les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui s’étaient emparés ces derniers mois des régions voisines de l’Amhara et de l’Afar, ont annoncé lundi se replier vers leur région afin de faciliter l’accès à l’aide humanitaire.
« Nous avons décidé de nous retirer de ces zones vers le Tigré. Nous voulons ouvrir la porte à l’aide humanitaire », a déclaré Getachew Reda, porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Cette annonce ouvre une nouvelle phase de ce conflit meurtrier qui oppose depuis plus d’un an les forces progouvernementales aux rebelles tigréens et à leurs alliés.
Jusqu’ici, le TPLF qualifiait d' »absolument pas envisageable » un retrait de ces deux régions, réclamé par le gouvernement comme préalable à des négociations.
« Nous menons des retraits phase par phase. Nous avons commencé à retirer nos forces il y a quelques semaines. Nous l’annonçons maintenant », a expliqué lundi Reda Getachew, affirmant notamment que les rebelles ont « quitté » Lalibela.
Cette ville classée par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité a plusieurs fois changé de mains, comme d’autres localités.
Des conditions humanitaires déplorables
Depuis fin octobre, les deux parties revendiquent chacune des avancées territoriales majeures mais les communications sont coupées dans les zones de combats et l’accès des journalistes y est restreint, rendant difficile toute vérification indépendante des positions sur le terrain.
La guerre a éclaté en novembre 2020 après que le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale dans la région septentrionale du Tigré afin d’en destituer les autorités locales, issues du TPLF, qui défiaient son autorité et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires.
Abiy Ahmed avait proclamé la victoire trois semaines plus tard, après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais en juin, le TPLF a repris l’essentiel du Tigré, puis avancé dans les régions voisines de l’Afar et de l’Amhara.
Le conflit a fait plusieurs milliers de morts, plus de deux millions de déplacés et plongé des centaines de milliers d’Éthiopiens dans des conditions proches de la famine, selon l’ONU.
Vendredi, l’organisation mondiale a donné son feu vert à un mécanisme international d’enquête sur les exactions commises en Éthiopie.
Les intenses efforts diplomatiques menés notamment par l’Union africaine pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu n’ont jusqu’à présent permis aucun progrès décisif.
Afrika Stratégies France avec Francee 24