Le siège de l’hôtel, attaqué la veille par des islamistes radicaux shebab dans la capitale somalienne Mogadiscio, est terminé, ont annoncé, samedi, des médias locaux. Selon la police, six civils et trois membres des forces de l’ordre ont été tués.
L’attaque aura duré six heures. Les forces de sécurité somaliennes ont mis fin au siège d’un hôtel de Mogadiscio attaqué vendredi soir par les islamistes radicaux shebab, ont annoncé, samedi 10 juin, deux médias officiels. Selon la police, six civils et trois membres des forces de l’ordre ont été tués et dix civils blessés.
« Six civils ont péri dans l’attaque (…) et dix autres ont été blessés. Trois membres courageux des forces de sécurité ont aussi péri », a indiqué la police dans un communiqué, qui précise que 84 personnes qui étaient dans l’hôtel Pearl Beach ont été secourues et sont indemnes.
« Les forces de sécurité ont neutralisé les milices (shebab) qui ont mené une attaque terroriste meurtrière contre l’hôtel Pearl Beach » au sud de la capitale Mogadiscio sur la plage du Lido, et les ont « abattus » a rapporté SNTV.
Les Shebab ont revendiqué l’assaut, affirmant avoir visé un lieu fréquenté par les autorités.
Vendredi soir, des témoins, contactés par l’AFP, avaient fait état de tirs nourris près de l’établissement. Plusieurs ambulances étaient également stationnées à proximité, avait constaté un journaliste de l’AFP.
Catastrophe au sud
Quelques heures plus tôt, 22 personnes, dont au moins deux enfants, ont été tuées dans la déflagration de munitions non explosées en Somalie à environ 120 kilomètres au sud de la capitale Mogadiscio, a déclaré vendredi le sous-commissaire du district.
« Il y a eu une catastrophe près de Qoryooley ; des enfants innocents ont été tués dans une explosion causée par des obus de mortier », a ajouté ce responsable, Abdi Ahmed Ali, lors d’une conférence de presse.
Le sous-commissaire n’a pas précisé d’où venaient ces munitions, ni quand elles avaient été placées ou avaient atterri sur place.
Représailles
En août 2020, les Shebab avaient lancé une attaque d’envergure contre l’Elite, un autre hôtel de la plage du Lido, tuant dix civils et un policier. Il avait fallu quatre heures aux forces de sécurité pour reprendre le contrôle de l’établissement.
Affiliés à Al-Qaïda, ces islamistes, qui réclament l’instauration de la charia dans le pays, combattent depuis plus de quinze ans le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale.
Chassés des principales villes du pays en 2011-2012, ils restent solidement implantés dans de vastes zones rurales. Le président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, leur a déclaré une « guerre totale », et a lancé en septembre une offensive militaire, notamment appuyée par des frappes aériennes américaines.
Mais les Shebab continuent de mener des attentats sanglants en représailles, soulignant leur capacité à frapper au cœur des villes et des installations militaires somaliennes.
Le 26 mai 2023, ils ont attaqué une base tenue par des soldats ougandais de la force de l’Union africaine en Somalie (Atmis) dans le sud du pays, tuant au moins 54 soldats.
Le 29 octobre 2022, deux voitures piégées avaient explosé à Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333, l’attaque la plus meurtrière depuis cinq ans dans ce pays également touché par une sécheresse historique.
Un triple attentat à la bombe à Beledweyne (centre) a aussi fait 30 morts, dont des responsables locaux, début octobre, et au moins 21 clients d’un hôtel de Mogadiscio ont été tués lors d’un siège de trente heures, en août.
Ce siège avait soulevé des questions sur la façon dont les militants islamistes ont réussi à atteindre le cœur étroitement gardé du district administratif de Mogadiscio sans être repérés.
Dans un rapport au Conseil de sécurité de l’ONU en février, le secrétaire général, Antonio Guterres, a affirmé que 2022 avait été l’année la plus meurtrière pour les civils en Somalie depuis 2017, en grande partie à cause des attaques des Shebab.
Afrika Stratégies France avec AFP