À la suite du sommet conjoint des chefs d’État de la SADC et de l’EAC qui ont lancé un appel à un « cessez-le-feu immédiat et inconditionnel » et à la fin des hostilités dans l’est de la RDC, ce samedi 8 février, à Dar es Salam, en Tanzanie, les réactions n’ont pas tardé.
Pour le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, cette réunion représente un sommet « historique et réussi » qui propose « des mesures immédiates, à moyen et long terme, pour la restauration de la paix et de la sécurité à l’est de la RDC », rapporte notre correspondante à Kigali, Lucie Mouillaud.
A la télévision nationale, ce dernier s’est dit satisfait de l’appel à un cessez-le-feu immédiat et des résolutions des deux blocs qui correspondent, selon lui, à la position soutenue par Kigali avant le sommet. Alors que le gouvernement rwandais réclamait notamment la mise en place d’un dialogue direct entre le M23 et les autorités congolaises, les deux organisations régionales appellent bien, dans leur communiqué final, à des négociations entre toutes les parties au conflit, y compris le groupe armé, dans le cadre des processus fusionnés de Luanda et de Nairobi.
« Nous savons que les lignes sont vraiment en train de bouger »
L’autre motif de satisfaction pour le Rwanda réside dans l’absence de condamnation du pays pour son implication dans le conflit. À Dar es Salam, les dirigeants d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe se sont contentés de réaffirmer leur soutien à la RDC dans ses efforts de sauvegarde de sa souveraineté en demandant l’élaboration de modalités pour le retrait du territoire congolais des forces armées étrangères non invitées.
A l’inverse, Kinshasa, de son côté, aurait souhaité que l’EAC et la SADC aillent plus loin. « Nous savons tous que, dans ce genre de sommet, les mots sont choisis avec soin. Cela, nous le déplorons vivement parce qu’il s’agit ici de la vie de milliers de Congolais, regrette ainsi Tina Salama, la porte-parole du président Félix Tshisekedi, jointe par Paulina Zidi, notre correspondante en RDC. C’est une agression [l’agression du Rwanda, NDLR] qui est avérée et qui n’est plus à prouver, cela dure depuis trois décennies. Mais nous ne perdons pas espoir, nous savons que les lignes sont vraiment en train de bouger », a-t-elle aussi affirmé.
Dans ce genre de sommet, les mots sont choisis avec soin.
La présidence congolaise qui retient aussi de cette réunion « une série d’importantes décisions qui répondent à l’urgence humanitaire » et « au besoin pressant d’une désescalade », a-t-elle fait savoir ce samedi.
Afrika Stratégies France avec RFI