Gaz lacrymogènes contre des milliers de manifestants anti-putsch

Il y a moins d’une semaine déjà, pour le troisième anniversaire du lancement de la révolution qui en 2019 força l’armée à mettre fin à 30 ans de dictature militaro-islamiste de Omar El Béchir, les partisans d’un pouvoir civil ont montré qu’ils pouvaient encore mobiliser.

Les forces de sécurité soudanaises tirent des grenades lacrymogènes pour tenter de repousser les milliers d’opposants au pouvoir militaire qui s’approchaient hier du palais présidentiel, bravant une coupure d’internet et du téléphone et une répression qui en deux mois de putsch a fait 48 morts.

La foule n’est désormais plus qu’à une cinquantaine de mètres du palais de Khartoum, où siègent désormais les autorités de transition chapeautées par le général Abdel Fattah Al Burhane, auteur du coup d’Etat mené il y a deux mois, jour pour jour, le 25 octobre. Des manifestants évacuaient des blessés après ces tirs de grenades lacrymogènes, selon un journaliste de l’AFP.

Dès les premières heures du jour, les autorités ont tenté de verrouiller le pays : d’abord, l’internet mobile a disparu, puis les communications téléphoniques n’ont plus fonctionné et les manifestants qui prévoyaient de venir des différents quartiers et banlieues vers le palais présidentiel ont découvert que, durant la nuit, des grues étaient venues déposer d’énormes containers en travers des ponts sur le Nil.

Il n’empêche, en début d’après-midi, comme à chaque fois qu’ils manifestent, ils étaient de nouveau des milliers, sous une nuée de drapeaux soudanais et les youyous de manifestantes à conspuer l’armée, son chef Al Burhane et même le Premier ministre civil, Abdallah Hamdok, qui a retrouvé son poste en acceptant de reconnaître l’état de fait post-putsch, et donc la prolongation du mandat du général Al Burhane à la tête du pays pour deux ans. Selon des témoins, ils étaient des milliers à Khartoum et dans ses banlieues et des centaines à Madani, une ville à 150 kilomètres au sud de la capitale.

Afrika Stratégies France avec El watan

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