Des forces spéciales américaines seront bientôt déployées dans l’est agité de la République démocratique du Congo pour évaluer le potentiel d’une unité antiterroriste locale pour lutter contre la violence islamiste, a déclaré dimanche le président Félix Tshisekedi.
Les Forces d’opérations spéciales sont arrivées vendredi à Kinshasa, la capitale du Congo, pour « procéder à une évaluation d’une future équipe congolaise de lutte contre le terrorisme », a déclaré l’ambassadeur américain Mike Hammer.
Tshisekedi a déclaré dimanche dans un communiqué que les troupes « apporteraient un soutien à (l’armée) dans la lutte contre le terrorisme et aux gardiens des parcs nationaux des Virunga et de la Garamba, devenus un sanctuaire pour les forces terroristes ».
Il a déclaré que les troupes seraient présentes pendant plusieurs semaines dans l’est du Congo, où la loi martiale a été instaurée en mai pour tenter de mettre fin à des décennies d’effusion de sang.
Les données collectées par Kivu Security Tracker, qui cartographie les troubles dans la région, attribuent une grande partie des violences récentes aux Forces démocratiques alliées (ADF), une insurrection d’inspiration islamiste que les responsables américains ont liée à l’État islamique.
Les ADF, originaires d’origine ougandaise, ont été blâmés pour des dizaines de massacres au cours des trois dernières années, principalement dans des villages reculés avec des haches et des armes à feu.
L’État islamique a revendiqué la responsabilité de certains des meurtres, mais les experts des Nations Unies ont mis en doute l’influence du groupe militant sur les opérations des ADF.
Certaines attaques imputées aux ADF pourraient avoir été commises par d’autres milices ou par des factions de la propre armée congolaise, ont déclaré l’ONU et des experts indépendants.
L’ONU a constaté que l’ADF s’améliore dans la fabrication de bombes, mais qu’elles sont utilisées à des « fins tactiques, offensives, défensives et de harcèlement plutôt que comme outil terroriste ».
Afrika Stratégies France avec Reuters Afrique