Le président tunisien Kaïs Saïed a nommé lundi de nouveaux membres à la commission électorale, qui sera dirigée par Farouk Bouasker, a annoncé le journal officiel, consacrant son règne à un seul homme et mettant en doute l’intégrité électorale.
Saied a déclaré le mois dernier qu’il remplacerait la plupart des membres de la commission électorale, prenant le contrôle de l’un des derniers organes indépendants du pays d’Afrique du Nord.
Saied avait déjà renversé le parlement et pris le contrôle du pouvoir judiciaire après avoir assumé le pouvoir exécutif l’été dernier, affirmant qu’il pouvait gouverner par décret dans ce que ses opposants dénoncent comme un coup d’État.
Saied, qui affirme que ses actions étaient légales et nécessaires pour sauver la Tunisie d’une crise, réécrit la constitution démocratique introduite après la révolution de 2011 et dit qu’il la soumettra à un référendum en juillet.
Bouasker, chef de la nouvelle commission électorale, a été vice-président de l’ancien organe électoral.
Aroussi Mansri et Sami Ben Slama, responsables des commissions précédentes, ont également été nommés à la nouvelle instance.
Sami Ben Slama a exprimé ces derniers mois son soutien aux démarches de Saied. Il est un féroce critique du parti islamiste Ennahda, grand rival de Saied.
Le nouveau panel de sept membres comprend trois juges et un spécialiste des technologies de l’information.
La commission a été élue par le parlement après 2011.
Ces derniers mois, Saied a répété que la commission n’était pas indépendante, même s’il avait remporté les élections présidentielles de 2019 sous sa supervision.
Le chef de la commission dissoute, Nabil Baffoun, avait provoqué la colère de Saied en critiquant ses projets d’organiser un référendum et des élections législatives plus tard, affirmant que de tels votes ne pouvaient avoir lieu que dans le cadre de la constitution existante.
Afrika Stratégies France avec Reuters Afrique