En Libye, va-t-on vers un règlement de la crise autour de la nomination du gouverneur de la Banque centrale, qui paralyse toute l’économie du pays depuis plus d’un mois ? Jeudi 26 septembre 2024, des parlementaires des deux camps se sont mis d’accord, avec le soutien de l’ONU, sur la nomination de Naji Issa, déjà cadre de la banque centrale.
L’accord entre deux représentants libyens, l’un du Parlement qui siège à l’Est, et l’autre du Haut conseil d’État – équivalent du Sénat – qui siège à l’Ouest, laisse espérer que la Banque centrale de Libye pourra enfin retrouver un gouverneur reconnu par la communauté internationale en la personne de Naji Issa, qui travaille déjà pour l’institution libyenne.
Le fait que le Conseil présidentiel, au pouvoir à l’Ouest, ait depuis approuvé cet accord, sous réserve de contrôler la composition du conseil d’administration de la banque centrale, est plutôt de bon augure. Il doit toutefois encore être entériné au Parlement ce lundi 30 septembre 2024.
Situation financière compliquée
Le temps presse, car depuis qu’Abdelahmid Dbeibah, le Premier ministre du gouvernement de Tripoli, a chassé l’ancien gouverneur Sadik Al Kabir à la mi-août, personne n’a accepté ce coup de force. Ni les dirigeants de l’Est libyen contrôlé par le général Haftar : ils ont en représailles stoppées la production pétrolière et donc privé la banque centrale de ses ressources, elle peine à payer les fonctionnaires. Ni les banques étrangères : elles refusent d’échanger des dollars avec l’institution financière libyenne, qui n’a donc plus de capacité à importer les produits de première nécessité, dans un pays très dépendant de l’étranger. Le risque est de voir se généraliser la contrebande en Libye.
Afrika Stratégies France avec RFI