Lundi 2 septembre, l’autorité électorale tunisienne (ISIE) a confirmé la validation de seulement trois candidats pour l’élection présidentielle prévue le 6 octobre, dont le président sortant Kaïs Saïed. Trois autres candidats, qui avaient été réintégrés par le tribunal administratif la semaine précédente, ont finalement été exclus.
Avec notre correspondante à Tunis, Amira Souilem
Finalement, seuls trois candidats sont en lice pour l’élection présidentielle : le président sortant Kaïs Saïed, Zouhair Maghzaoui, ancien député d’un parti panarabe et qui a longtemps soutenu Saïed, et Ayachi Zammel, un industriel à la tête d’un petit parti libéral. La situation se complique encore pour Zammel, qui a été interpellé le matin même pour des soupçons de faux parrainages. Autant dire que l’étau se resserre en Tunisie.
L’annonce a été une douche froide. Quand l’ISIE a annoncé sa décision, les quelques protestataires rassemblés devant ses locaux ont affiché des visages abattus. Pour comprendre ce désarroi, il faut rappeler que la semaine dernière a été marquée par des rebondissements inattendus en Tunisie.
À la surprise générale, le tribunal administratif, composé de 27 juges, avait validé trois candidatures supplémentaires. Ces candidatures n’étaient pas anodines, notamment celle de Mondher Zenaidi, plusieurs fois ministre sous Ben Ali, considéré par de nombreux analystes politiques comme une menace potentielle pour Kaïs Saïed, l’actuel président tunisien.
Ce retournement de situation a suscité de vives réactions, car les spécialistes du droit ont insisté ces derniers jours sur le fait que les décisions du tribunal administratif sont définitives et irrévocables. Cependant, l’ISIE a choisi de ne pas tenir compte de ces avis, estimant être la seule autorité compétente pour garantir le bon déroulement des élections. L’ISIE a également déclaré ne pas avoir reçu de copies des jugements du tribunal administratif, ce qui a alimenté les soupçons.
Cette décision a relancé les critiques envers l’ISIE. Cette instance est accusée par certains, à l’instar de Kamel Jendoubi, ancien président de l’instance après la révolution, d’être influencée par le pouvoir en place à Carthage.
Afrika Stratégies France avec RFI