Malgré l’embargo militaire, les mines continuent de faire des ravages en RCA

Ces mines ont déjà fait de nombreuses victimes dans les localités de l’ouest et du nord du pays et elles rendent la vie quotidienne très périlleuse comme nous l’expliquent ces habitants.

« Vu les explosions des mines dans la zone de Lim-Péndé, tout le monde a peur. On a peur de prendre nos marchandises pour aller vendre, même les militaires qu’on envoie ici pour nous sécuriser, il y en a qui passent sur ces mines. Les taxis-moto… tout le monde a peur de vaquer à ses occupations », raconte l’un d’eux. 

« Vous savez que cette zone c’est une zone très riche, nous avons un cheptel bovin très important et l’agriculture est très poussée dans cette région », dit cet autre habitant.« S’il y a des mines de gauche à droite, je crois que les activités de cette population seront restreintes et ce n’est pas le moment car la RCA a beaucoup de problèmes« .

Les soldats de la Minusca également parmi les victimes

La Minusca a conduit plusieurs opérations de déminage dans ces zones avant de suspendre son action en raison d’une certaine hostilité à son encontre.

Mais ces mines n’épargnent pas non plus les soldats de la paix. Vladimir Montéiro, le porte-parole de la Minusca, condamne l’usage de ces mines qui ont fait des victimes parmi les casques bleus tanzaniens :

« La Minusca condamne l’utilisation par les groupes armés de ces engins explosifs. Ce sont des engins explosifs qui ont fait des morts et des blessés parmi les populations civiles et c’est la troisième fois que les casques bleus de la Minusca sont victimes des engins utilisés par les groupes armés ».

Un embargo militaire contourné ?

La Centrafrique est pourtant sous embargo militaire et la population ne comprend pas la provenance de ces engins. Bienvenu Gbelo, journaliste centrafricain :

« Ceux qui ont des armes et qui revendiquent des choses commencent à utiliser les mines, cela complique énormément la situation. Mais on ne comprend pas, le pays ne produit pas de mines, le pays est sous embargo et n’est pas autorisé à en acheter. Mais les rebelles continuent à en avoir. La Minusca a commencé une action de déminage et après, à un moment donné, les gens ont parlé, ils se sont retirés et en fin de compte, c’est tout le monde qui pleure y compris la Minusca ».

Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, s’est alarmé de l’usage de ces mines mais les groupes armés qui ravagent le pays continuent de les utiliser car elles sont une arme de protection facile et peu coûteuse. Même si souvent, les premières victimes sont les populations civiles.

Afrika Stratégies France avec Deutsche Welle Afrique

Antonio Guterrescentrafriquemines antipersonnelMinuscaRCA
Commentaires (0)
Ajouter un commentaire