Le chef de la junte nigérienne, le général Abdourahamane Tiani, a donné une longue interview en trois langues – zarma, haoussa, français – diffusée le dimanche 10 décembre au soir par la télévision publique.
Ce que le général Abdourahamane Tiani évoque durant plus d’une heure d’entretien, ce sont les conséquences des sanctions, en dénonçant quatre mois de privations, la vie chère. Il met en avant les actions des nouvelles autorités, comme le ravitaillement à travers un corridor sécurisé tout en citant des difficultés : comme le retard pour le paiement des salaires, par exemple.
Pour y faire face, le Niger compte sur ses nouveaux partenaires avec pour mot d’ordre : la souveraineté, martèle le chef du CNSP, qui précise qu’il n’est pas « naïf » et sait « que les relations internationales sont des relations d’intérêt ». « Mon espoir, c’est de voir que la nouvelle voie que nous nous sommes tracés nous conduise à répondre à l’espoir du peuple nigérien », a-t-il notamment déclaré au micro de la radiotélévision nigérienne. De nouveaux partenaires comme le Burkina Faso, le Mali sur qui le Niger compte aussi dans le domaine sécuritaire.
La France est quant à elle pointée du doigt à plusieurs reprises, alors que les soldats français poursuivent leur retrait, et que plusieurs accords ont été dénoncés.
« On nous a assez muselés »
« Et je reste convaincu, a-t-il poursuivi, que ce nouveau partenariat que nous sommes en train de mettre en place avec des partenaires qui comprennent la situation de l’État du Niger, j’ose espérer que ces partenaires nous accompagnent à rétablir l’équilibre avec ou sans levée de l’embargo ou des sanctions malgré la menace de reconduire l’agression. »
« On nous a assez muselés et il est facile de constater le degré de spoliation dont nous avons été victimes à travers les accords que nous avons progressivement dénoncés. Nous allons poser des actes dans les jours, les mois à venir qui affirmeront davantage la souveraineté de notre pays et la prospérité retrouvée », a conclu le chef de la junte nigérienne.
Quant au dialogue national, annoncé en août, il aura bien lieu même s’il a été repoussé en raison de menaces sur le Niger, affirme le général Tiani. Et pour ce qui est du président renversé, Mohamed Bazoum, le sujet n’est pas abordé en français. Selon l’agence nigérienne de presse, le général Tiani juge que sa libération dans les jours suivant le coup d’État aurait été dangereuse pour la sécurité nationale.
Afrika Stratégies France avec RFI