Dès le 1er mars 2021 à Genève, le bureau du patron au siège de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sera occupé par la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala. Sa nomination a été officiellement décidée ce lundi 15 février, par les membres de l’OMC lors d’une réunion spéciale du Conseil général.
« Dr. Okonjo-Iweala entre dans l’histoire en tant que première femme et première Africaine à diriger l’OMC. », a déclaré l’institution, promettant de délivrer rapidement plus de détails.
Une femme qui cumule les faits historiques en matière de leadership
Femme au curriculum vitae lourd et riche d’une quarantaine d’années dans l’univers de la finance et du management, Ngozi Okonjo-Iweala fait partie de ces leaders dont la voix compte à travers le monde. Et pour cause, l’ex-directrice générale de la Banque mondiale cumule les faits historiques en matière de leadership. Première femme ministre des Finances et ministre des Affaires étrangères du Nigeria, première personnalité africaine à rejoindre le conseil d’administration de Twitter en juillet 2018, elle introduit désormais le continent à la tête du commerce mondiale.
Un processus de désignation riche en suspens
Sa nomination à la tête de l’OMC était très attendue à travers le monde, après les péripéties qui ont entouré le processus de désignation. Quelques temps après la démission fin août du Brésilien Roberto Azevêdo, huit personnalités dont trois africains se sont portés à candidats à la direction de l’OMC. Ngozi Okonjo Iweala restera la seule en lice et arrivera en finale face à la ministre sud-coréenne du commerce Yoo Myung-hee. Alors que la Nigériane drainait un large consensus, le processus de désignation sera bloqué par l’administration Trump en octobre 2020.
Dans le sillage des multiples sons de cloches des milieux politiques et d’affaires américains appelant Joe Biden et son administration à soutenir Ngozi Okonjo-Iweala, Yoo Myung-hee s’est retirée de la course. C’est ainsi que Washington a attribué son soutien à la Nigériane.
En Afrique où la direction de l’OMC par une personnalité était largement revendiquée, les attentes sont nombreuses vis-à-vis de la nouvelle patronne, notamment en raison de la nécessaire montée en puissance du continent dans la chaine de valeur mondiale, dans un contexte d’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Mais alors que la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine bat encore son plein, Ngozi Okonjo-Iweala devrait officier en véritable arbitre.
Afrika Strategie France avec La Tribune Afrique