À la veille du premier tour de la présidentielle, prévu ce jeudi 16 novembre à Madagascar, les autorités ont imposé un couvre-feu nocturne de deux jours, dans la région de la capitale. Illustration de la tension dans l’organisation de ce scrutin, où le président sortant Andry Rajoelina se représente pour un mandat de 5 ans, mais où 10 des 13 candidats appellent à ne pas aller voter.
Avec notre envoyée spéciale à Antananarivo, Claire Fages
Le couvre-feu est imposé de 21h à 4h ce mercredi et demain jeudi, jour du vote, aux habitants de la région d’Antananarivo. Joint par RFI le préfet justifie son arrêté par les déprédations constatées la veille dans plusieurs bureaux de quartier, appelés « fokontany », et dans un bureau de vote de la capitale. Aucun matériel de vote n’aurait été endommagé puisqu’il n’était pas encore arrivé. Mais la mesure illustre la peur des autorités malgaches de voir les opposants perturber le scrutin.
Car 10 des 13 candidats présents sur le bulletin de vote unique boycottent l’élection, après avoir boycotté la campagne et manifesté des semaines durant contre ce scrutin, dont ils contestent la régularité. Seuls le président sortant Andry Rajoelina, Siteny Randrianasoloniaiko et Sendrison Daniela Raderanirin sollicitent les suffrages des électeurs.
Le couvre-feu risque cependant de compliquer les opérations de dépouillement demain soir, souligne la société civile, car les bureaux de vote ferment à 17h et il n’est pas certain que le décompte soir terminé à temps pour que les membres de bureau puissent rentrer chez eux avant 21h.
Afrika Stratégies France avec RFI