Le journaliste congolais Stanis Bujakera, jugé depuis le 13 octobre, est toujours en détention, sa demande de libération provisoire ayant été rejetée le 27 février. Pour l’organisation Reporters sans frontières (RSF), « il n’y a absolument plus de matière à continuer de le détenir ». Le correspondant de Jeune Afrique avait été arrêté le 8 septembre suite à un article dans ce magazine, non-signé, mettant en cause les renseignements militaires dans la mort d’un opposant, Chérubin Okende.
Le correspondant de Jeune Afrique (JA) et Reuters en République démocratique du Congo (RDC) et directeur de publication-adjoint du site actualite.cd, Stanis Bujakera, poursuit sa détention dans la prison centrale de Makala à Kinshasa.
Le rejet de la septième demande de liberté provisoire a fait réagir Reporters sans frontières (RSF). Le Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, Sadibou Marong, se dit surpris par la réponse négative du tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe.
« Que toutes les charges puissent être abandonnées »
La décision de maintenir en détention Stanis Bujakera a été annoncée par le tribunal le mardi 27 janvier. RSF réclame la libération et l’abandon des charges contre Stanis Bujakera : « Vous savez, il y a beaucoup de déception, mais c’est également extrêmement ahurissant, ce qu’on a vu avec ce rejet de cette demande de liberté provisoire. Nous demandons aux autorités congolaises de libérer le journaliste, qui n’aurait jamais dû être arrêté et placé en détention, compte tenu de tout ce qu’on a vu et que RSF a démontré sur la base de plusieurs enquêtes. De ce point de vue, il n’y a absolument plus de matière à continuer de le détenir. »
Sadibou Marong poursuit, au micro de Joseph Kahongo : « Nous continuons la mobilisation en rapport avec l’ensemble des soutiens de Stanis Bujakera, et nous espérons effectivement que Stanis puisse rentrer chez lui un homme libre, mais également en journaliste sur qui ne pèse plus aucune charge et que toutes les charges puissent être abandonnées. C’est ce qu’on demande depuis très longtemps, et ce que l’ensemble des soutiens du journaliste lui-même demande. »
Le journaliste congolais Stanis Bujakera, arrêté le 8 septembre 2023, est « peut-être […] en train de moisir » en prison à cause des « tergiversations » de la justice, avait estimé le 22 février 2024 le président de la RDC, Félix Tshisekedi, qui a dit avoir décidé de « mettre son nez » dans ce dossier. Correspondant de Jeune Afrique, Stanis Bujakera est jugé depuis le 13 octobre 2023 pour un article dans ce magazine, non-signé, mettant en cause les renseignements militaires dans la mort d’un opposant, Chérubin Okende, en juillet 2023.
Afrika Stratégies France avec RFI