Le gouvernement congolais avait évoqué lundi le chiffre de 272 personnes tuées le 29 novembre dans deux localités du Rutshuru, au Nord-Kivu, à l’est de la RDC, où le M23 mène depuis plusieurs mois une offensive.
Avec notre envoyée spéciale à Kinshasa, Paulina Zidi
Selon les résultats d’une enquête préliminaire, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) ainsi que la Monusco ont recensé au moins 131 victimes civiles, parmi lesquels 102 hommes, 17 femmes et douze enfants, tuées « au cours d’actes de représailles contre les populations civiles perpétrés les 29 et 30 novembre, à Kishishe et Bambo ».
Exécutions sommaires
L’ONU évoque des exécutions sommaires par balles ou à l’arme blanche. Le rapport fait aussi état de plus d’une vingtaine de viols sur des femmes, mais aussi des fillettes.
Les Nations unies expliquent enfin que la zone reste actuellement contrôlée par le M23 et que son équipe n’a pas pu se rendre directement sur les lieux. C’est dans une base de la Monusco, à une vingtaine de kilomètres de Kishishe, que le personnel onusien a pu interroger des rescapés, témoins directs des événements, selon le communiqué.
Un bilan qui pourrait évoluer
Les enquêteurs font part de leur souhait de se rendre dans les plus brefs délais sur la zone pour poursuivre les investigations et ils ajoutent que le bilan de l’enquête préliminaire pourrait encore évoluer. Lundi 5 décembre, les autorités congolaises avaient évoqué un bilan de 272 morts.
De son côté, le M23 a démenti les accusations du gouvernement et des Nations unies. La rébellion dit avoir demandé à ce que des enquêteurs viennent sur place « pour établir les faits ».
Afrika Stratégies France avec RFI