L’ancien Premier ministre, désormais candidat déclaré à la présidentielle, croit fortement en ses chances. Malgré les casseroles judiciaires et un grand isolement politique.
Il se voit déjà succéder à Félix Tshisekedi. Augustin Matata Ponyo est désormais candidat à la présidentielle de 2023, investi par le parti qu’il a lui-même porté sur les fonts baptismaux, Leadership et gouvernance pour le développement (LGD). Et l’ancien Premier ministre, qui n’hésite pas à se comparer à Lumumba et à Mandela, croit fermement en son destin.
Certes, dans l’arène politique kinoise, son nom est associé à plusieurs affaires judiciaires – celle du parc agro-industriel Bukanga Lonzo et celle des indemnisations des victimes de la zaïrianisation –, mais il affirme qu’il est la cible d’une « cabale » montée par ses adversaires politiques. À l’en croire, il paierait ainsi sa volonté d’indépendance, car il refuse d’une part de rejoindre les rangs de l’Union sacrée, l’hétéroclite majorité constituée autour de Félix Tshisekedi, et se tient d’autre part à distance du Front commun pour le Congo de Joseph Kabila. Augustin Matata Ponyo, par ailleurs très fier de son bilan à la primature, n’en est pas moins profondément isolé politiquement.
Et celui qui, aujourd’hui, siège au Sénat, n’en a pas non plus terminé avec les démêlés judiciaires. Si la Cour constitutionnelle a tranché par deux fois en sa faveur – rejetant les poursuites à son encontre dans l’affaire Bukanga Lonzo –, il lui reste toujours interdit de quitter le territoire congolais jusqu’à nouvel ordre. Et, parmi ses détracteurs, nombreux sont ceux qui soupçonnent Matata Ponyo d’afficher des ambitions présidentielles dans le seul et unique but d’éviter d’éventuelles poursuites. Il passerait pour un opposant persécuté.
Afrika Stratégies France avec Jeune Afrique