En République démocratique du Congo, les ministres des Finances, Nicolas Kazadi, du Développement rural François Rubota, et son prédécesseur Guy Mikulu, ont été interdits de quitter le territoire congolais ce week-end. Une décision par le procureur près la Cour de cassation qui enquête sur le détournement de fonds publics et la corruption dans la passation et l’exécution d’un juteux marché de construction de forages d’eau dans le pays.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
Le procureur général craint que ces deux ministres en fonction et l’ex-ministre ne se soustraient aux poursuites judiciaires. Il affirme qu’ils sont accusés d’avoir détourné des fonds publics et devront répondre devant la justice.
L’un d’eux, Nicolas Kazadi, actuel ministre des Finances, a été débarqué d’un vol samedi soir alors qu’il était attendu par la délégation du président Félix Tshisekedi à Berlin, et à Paris, selon plusieurs sources aéroportuaires. Son passeport diplomatique lui aurait même été confisqué.
Les trois personnalités sont au cœur d’un présumé scandale de corruption qui défraie la chronique depuis quelques semaines, concernant des allégations de surfacturations dans un contrat de forages et stations de traitement d’eau en RDC.
Si le contrat date de 2021 quand Guy Mikulu était ministre du Développement rural, le paiement, soit un quart de la somme, a été effectué deux ans plus tard, quand Nicolas Kazadi et François Rubota étaient respectivement ministres des Finances et du Développement rural.
L’État devrait se faire livrer plus de 1 300 stations de forages d’eau à près de 300 000 dollars la pièce. C’est bien plus cher que les 20 à 30 000 dollars évoqués par les organisations de la société civile qui pointent une surfacturation.
L’une d’entre elles, l’association congolaise pour l’accès à justice (ACAJ), demande même la saisie des biens et comptes en banque des personnes ayant intervenu dans la signature du contrat et le paiement.
Afrika Stratégies France avec RFI