Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a déploré, dans un bulletin d’information diffusé lundi 23 août, une « détérioration continue » de la situation à Beni, dans le Nord-Kivu, province de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) en proie à des attaques de groupes armés.
Le Nord-Kivu et la province voisine d’Ituri sont depuis début mai en état de siège, mesure exceptionnelle décrétée par les autorités pour tenter de mettre fin à une violence qui dure depuis plus de vingt-cinq ans.
« Nous devons soutenir l’état de siège pour ramener la paix et la sécurité », a déclaré le premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, en déplacement lundi à Beni après avoir passé le week-end en Ituri. « Soutenons les policiers, les forces armées », a-t-il lancé, en appelant les jeunes à se détourner des groupes armés qui cherchent à les enrôler.
Dans une note d’information humanitaire datée du 18 août portant sur le Nord-Kivu, l’Ocha estime que « la protection des civils dans le territoire de Beni, notamment dans la zone d’Oicha, ne cesse de se détériorer à cause des attaques armées ».
« Persistance des violences armées »
Durant la première quinzaine d’août, détaille le bureau des affaires humanitaires, « au moins 27 civils ont été tués dans cette zone », la majorité d’entre eux étant morts dans la localité de Mamove, à l’ouest d’Oicha, « où 37 autres civils avaient déjà été tués en juillet ».
Ces exactions provoquent également d’importants déplacements de populations. « A ce jour, plus de 710 000 personnes sont déplacées dans le territoire de Beni », ajoute l’Ocha.
Béni est au cœur du territoire où opèrent les Forces démocratiques alliées (ADF) présentées par l’organisation djihadiste Etat islamique comme sa branche en Afrique centrale et considérées comme le plus meurtrier des groupes armés qui sévissent dans l’est de la RDC.
Plus au sud de la province du Nord-Kivu, l’Ocha constate également la « persistance de violences armées dans le territoire de Masisi ». « La situation de protection des civils » se dégrade en particulier dans le secteur Osso Banyungu, où des enlèvements et des viols ont été signalés.
Au total, l’ONU estime à plus de 1,8 million le nombre de personnes déplacées dans le Nord-Kivu.
Afrika Stratégies France avec Le Monde Afrique