Après s’être pourvu en cassation, l’ex-directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, condamné en appel à 13 ans de prison pour le détournement de plus de 50 millions de dollars, sera rejugé sur le fond à partir de ce 2 juin.
Procès Kamerhe, acte III. L’ancien puissant directeur de cabinet de Félix Tshisekedi est attendu devant la cour d’appel de Kinshasa-Gombe ce 2 juin pour son second procès en appel. Arrêté en avril 2020, jugé pour son rôle dans la gestion des fonds destinés au projet des cent jours du chef de l’État, Vital Kamerhe avait été condamné en première instance en juin 2020 à 20 ans de prison et à 10 ans d’inéligibilité. Avec l’un de ses deux co-accusés, l’homme d’affaires libanais Samih Jammal, il avait été reconnu coupable du détournement de plus de 50 millions de dollars. Un an plus tard, cette peine avait été réduite en appel à 13 ans de réclusion.
Affaire rejugée sur le fond
Mais le bras de fer judiciaire ne s’était pas arrêté là. Après son pourvoi en cassation, le patron de l’Union pour la nation congolaise (UNC), qui appartient à la majorité présidentielle, avait bénéficié d’une mise en liberté provisoire, en décembre 2021. La Cour de cassation avait ensuite décidé en avril dernier d’annuler la condamnation prononcée en appel et de faire rejuger l’affaire sur le fond. Rentré à Kinshasa quelques jours après cette décision, alors qu’il avait passé plusieurs mois en France pour y suivre des soins médicaux, Vital Kamerhe s’est depuis montré très discret.
Son retour devant la justice a été interprété par beaucoup de ses soutiens comme un pas de plus vers un acquittement. Si ce dernier reste hypothétique et conditionné à l’issue de ce second procès en appel, l’éventualité d’un retour aux affaires de l’ancien directeur de cabinet, à un an et demi de la prochaine élection présidentielle, n’a cessé de gagner en crédibilité. Pour Félix Tshisekedi, une résurrection politique de Kamerhe représenterait un véritable atout.
Personnalité influente dans l’est de la RDC, « VK » pourrait être un avantage de poids dans la perspective du second mandat que le président congolais entend briguer. Mais sa libération nuirait inévitablement aux promesses du président de lutter contre la corruption. Outre Kamerhe, de nombreuses personnalités accusées ou condamnées pour des faits de corruption ont déjà bénéficié d’une remise en liberté.
Afrika Stratégies France avec Jeune Afrique