Critique de la France et de Macky Sall et soutien du Mali, le principal opposant Sénégalais Ousmane Sonko déploie une stratégie de conquête pour tenter de séduire les électeurs dans l’optique de la présidentielle de 2024.
Le président du parti Le Pastef a annoncé sa candidature jeudi dernier dans la foulée des législatives du 31 juillet, qui ont vu le camp présidentiel perdre la majorité absolue au Parlement. Ses détracteurs dénoncent en lui un populiste, n’hésitant pas à exploiter un discours souverainiste pour se faire élire. Qu’en est-il vraiment ?
« Deux tableaux »
« Il [Ousmane Sonko] joue sur deux tableaux. Il y a le discours interne en fustigeant bien sûr la gouvernance de la majorité, en critiquant des dérives politiques. Un discours fort qui a mobilisé un bon nombre de citoyens, surtout de la classe moyenne et puis les jeunes qui l’ont soutenu pour obtenir des résultats aux élections législatives. Et un autre discours qui est destiné à l’Afrique, parce qu’il joue sur le panafricanisme, sur la solidarité avec les autres pays africains », explique Moussa Diaw, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
« Un candidat à prendre au sérieux »
« C’est la raison pour laquelle il a adressé un message de soutien au président de la transition au Mali, Assimi Goïta, dans cette épreuve contre le jihadisme et aussi dans son combat contre la France. Et c’est dans ce cadre-là qu’il fustige certaines connivences entre la France et le Sénégal. Il exige une certaine indépendance économique pour cela. Il a des soutiens. C’est un candidat à prendre au sérieux. Et il met en garde d’ailleurs Macky Sall : est-ce qu’il va perdre la connivence avec la France pour l’empêcher de se présenter aux élections présidentielles de 2024 ».
Afrika Stratégies France avec RFI